mardi 16 juin 2009

MÉPRISÉS

Vous qui vivez dans le dénuement, hébétés,Transpirant dans vos maisons pleines d’anxiété,Ni table, ni de quoi boire et manger à satiété,Considérez que, si c’est un homme privé de son humanitéQui trime dans la boue, sans repos dans l’adversitéQui rue sur un oui de la bassesse et de servilité,Et qui meurt pour un non qui défend l’égalité.Oh ! Femmes debout, armée de ta cordialité,Vient militer avec ton savoir et ta sagacitéDéfier les masochistes qui croient à ton inférioritéSans perdre ton nom, tes yeux aux éclats de fidélitéAvec l’homme pour le triomphe de la liberté.Cet idéal qui te régénère porteur de vitalité,Efface l’oubli, t’aide à résister à la fatalité,Remplit tes yeux de lynx qui surveillent la sécuritéEt tes seins, boulets plaisants, sans aspérité.Non ! Nous n’oublierons pas notre passé amputé,Bien qu’il soit frappé du sceau de la nullité.Nous y penserons dans la rue, bien qu’irrités,En nous couchant, en nous levant, en non butés,Nous le répéterons à nos enfants avec une forte tonalitéQue les vagues de l’aliénation ont ballotée,Non pas comme une grenouille en hivers raté, Ou réussi, mais comme un lion, sur sa proie, arc-boutéDe prendre la relève avec courage et pugnacité.Il a assisté à la cérémonie des Juifs électrocutésOu gazés, alors qu’il oublie celle de ses frères persécutésTraqués, humiliés, spoliés et déportés,Que Taya employa longtemps pour sa génialité,Et comme gourou exécutait dans l’ombre, des atrocités.Ils nous traitèrent comme des ânes bâtés,Comme des sous-êtres, noyés dans la gentilité.Oh ! Mes frères qu’avez-vous faits pour être persécutés ?Oh ! Mes sœurs qu’avez-vous faites pour être dépiautées Et que des Donquichottes s’acharnèrent sur vous avec bestialité ?Non ! Je n’oublie pas. Il faut que cesse l’impunité !Et qu’on se rappelle, ne serait-ce qu’une nuitée,De notre Shoa pour rallumer notre humanité, Repoussoir indéniable de l’animalité,Notre Shoa que les méchants ne veulent ébruiter,Pour nous aliéner, nos langues sont rejetées,Nos cultures sous estimées et barbarement ligotées.Encore des flibustiers vendent le noir, comme du pâté,Le maintiennent comme esclave, sans le regretter.Ils ventent leur pureté et supérioritéAu nom de l’arabité et de sacrée islamité,Qu’ils ont éclaboussé par leur vanité.Mais, l’arabité et la foi, je ne cesserai de respecterY compris tout homme qui ne cherche à m’étiqueter,A me confondre, ou me fondre dans la mauvaiseté,Ni considérer mes us et coutumes comme impureté,A flétrir ou à ramollir mon honneur et ma fierté.Pourquoi suis-je relégué dans la marginalité,Alors qu’on ne cesse de prêcher l’entente et l’unité ?L’hypocrisie ne rime nullement avec religiosité,Et l’injustice est un poison de la fraternité.La concorde disparait là où s’efface l’égalité,Dieu m’a créé, m’a doté d’une sagesse et dignitéQui les reconnaît, je respecte son humanité,Qui les piétine, sentira ma férocité.Je chanterai le « Gumbalaa » pour sauver mon identitéEt celle de l’autre pour enrichir notre Mauritanité.Résolvons notre cohabitation avec équité.Pour affermir notre entente et fraternitéEn acceptant gaiement nos singularitésLoin de nous nuire, elles embellissent l’humanité.Comme l’œil, où le noir et le blanc, forment l’unité,Qui permet d’admirer la beauté de la diversitéEt ensemble de magnifier notre Divinité,Allah, l’UN, Maître absolu de toute créativité,Pour qui, la noblesse et la supérioritéNe se mesurent qu’à l’aune de la piété.Il hait les hypocrites, chantres de la perversité,Aime les fidèles qui agissent avec justice et humilité,Pour obtenir la grâce du jour de l’Eternité,L’islam, religion immuable, n’est que VERITEQu’on ne doit pas utiliser pour légitimer l’inégalité,Imposture, fourberie, mensonges et insanité,Elle est LUMIERE qui dissipe les nuages de l’obscurité,La Guidée qui attire vers la béatitude et la pureté.
Nouakchott, le 12 Avril 2009
Mourtoudo Diop
Poème inspiré suite au fameux discours à l’UNESCO du colonel Ely à Paris le 27 mars 2009 lors
de la commémoration de la Shoa.
source : flamnet

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