mardi 8 décembre 2009

Pobbi conngii barooÉ—e


Boolumbal wullii luukii
hoodere siirti dow jeeri
Jooli kaaYe fof girnyitii faayii
Golal laamu boto boto diirii
duule pelɓondiri toɓo jippii
kono ko jamngel pittaali toɓi
pobbi conngii baroo É—e dow Jeeri
bonoore se ɗii sagataa ɓe ngenndi
soofaaji leydi-am ɓe kalkii ngartoraani
Saare am sunii foofaani

Mammadu Sammba Jah mawnum Jarno
korsuÉ—o neene Raabi nawaama artaani
pobbi conngii barooÉ—e dow jeeri
Ko Usmaan Abdalla Usmaan ɓe mobbi
capatal Wele hannde min mbeltaaki
yelle Woojere Wele Be njolnii e biir ɓe nawii
GiÉ—o Cilo Budal yahii waynaaki
woppii baayeeji ndiwnaani

Sammba Demmba Kulibali min ngoyii
ɓe nawii njoolam yaakaare Baaba Demmba
pobbi conngii barooÉ—e dow jeeri
Arme malaani pullo Bilbasi
Saada Binta Sooyel Be nawii
Pullo tinaani ndeke jamfa jolii
ndoorel wonaa sehil ko jamfa muyni

Pobbi conngii barooÉ—e dow Jeeri
Jayli Bah yahii waynaaki
ñande heen jeyli ndillaani
Be pellaa no jigaaje e pooli
pobbi conngii barooÉ—e dow Jeeri

DenÉ—i! mi eeriima taan Toorodo
Jaalal galle Baaba Bokar ɓe liɓii
Sammba Sumarel jolii e biir ɓe nawii
Ko jamma jeytaare Be njuÉ—imo
sukuño wiyi ina welna juulde ngenndi
alaa ko welatamo so wonaa layyaade teew ɓaleejo
jamma 28 nowamburu ko 28 sagata ɓe kutti
petelaaji ɓe pelli,
ataaye ɓe njartii
jaleeɗe ɓe kakki
koyɗe ɓe pawondiri
Aararaay ɓe mbeeyni
ngam weltaare nge yannge jigaaje
pobbi conngii barooÉ—e dow Jeeri.

- MboÉ—o woya mi yejjitaani kaawoyam
Soh pullo taan Alfaa mawnum Paali
noddumi ko yelle Tullaay e Halimata
korsuÉ—o maamooy Binta
Afo Baaba Mamma Sibaa
ɓalawol yooɗi yuumti no fino Alla
ɓe mbarii Hammadi jaagal wuro e ladde
pobbi conngii barooÉ—e dow jeeri
bonoore seÉ—i sagataabe nder jeereende

Jammaaji Inaal kulɓiniima,
jammaji Nebeyka kulɓiniima
jammaaji Jereyda kulɓiniima
Jammaaji Aslaat kulɓiniima
Pobbi conngii barooÉ—e dow Jeeri.

Wuram É—aanaaki É—aldaama yeeweende
É—aanaaki ne kay yummum Abdul Bukka Njaay
Takkusaan ina eeree, curuyal haggi laaÉ—e
kure ina cokkee e Abdul e baaÉ—iraagel yari maayo
taanum Dikkal ganndo maayo e noodi Be njoolii.
Yumma ina ndaara o bone waawanaa
nde tooñannge É“urtii korsa haÉ—ataa
ko gubboowel ceene o waÉ—aa, caggal wuro o werlaa
Neene Amnata momtu gonÉ—i munyaa
duwaaw ngayniraa nduusiraa Abdul ma.

MboÉ—o woya mi gaynaani hiiwtaade
hay sinno jamfa waÉ—iikam ko ina wara
Maalik coftungel Gorel mi yejjittaa
ko fedde am haÉ—tii nde waasi jahdiiÉ—o
mboÉ—o naji mboÉ—o janngto mi deÆ´Æ´aani
haa giÉ—o siftinimi Baaba Hammadi Juumo ko É—oo rewi
Gila naange fuɗaani fittaandu makko ɓe ndiiftii
Be mbarimo hay juuldemo ɓe kaɗi
galle ɓe naati hay woydemo ɓe karmini
kurusaaji Be taÆ´i, duwiiÉ—o waaltoyaa wirto Bennaa
waÉ—de saare am woyii deÆ´Æ´aani.
Saare am woyii deÆ´Æ´aani Aamadu Sal Tokosel
cukalel yontaani be petti suumtii haa maayi.

Saare am woyii deÆ´Æ´aani Babayal Jah
Baaɗum kaamiilu kaɓɓaaɗo
Ko piile cuumti Jarno haa maayi.
Ko o yimno lollini SYBAHSAAR haa jookli fof nani
Saare am woyii Iisa Sumarel haa dow koylel mbaara.
Kono haa jooni leñol faamaani
ko Æ´akki jalo e jammbere woppaa gerte cahaaÉ—e.

Kaaw Tokosel Tuure - Jowol- Muritani.
Source : flamnet.info

lundi 26 octobre 2009

AJD/MR OU LE PRAGMATISME EN MARCHE par Adama NGAIDE


On ne peut pas comprendre l’action et la dynamique politiques de l’AJD/MR sans tenir compte de l’impérieuse exigence que ses dirigeants, ses cadres et ses militants donnent à la question nationale, à la problématique qui en découle et finalement à la réalisation de son projet de société lequel projet, comme l’a rappelé le président Ibrahima Mokhtar Sarr dans sa toute dernière interview, est en osmose, comme le dirait le biologiste, et en cohérence avec la nécessité de créer un environnement sociopolitique qui garantirait le droit et la justice à tous les mauritaniens.


C’est justement l’ignorance et la banalisation d’une telle exigence fondamentale qui conduira notre pays aux dérives et aux crises cycliques qui semblent aujourd’hui hypothéquées l’avenir de la Mauritanie. En scrutant le bilan macabre de l’armée on se rend à l’évidence, avec tristesse, que l’opposition démocratique est passée à côté de son combat, celui de la défense de ce qu’il y’a de plus cher : le droit à la vie.


La création de l’AJD/MR et l’arrivée de Ibrahima Mokhtar Sarr comme Président incontestable, légitime et incontesté, aideront à faire comprendre les limites objectives des faux leaders de l’opposition ; Plus intéressant encore sera le nouvel élan dans la remobilisation autour des questions pendantes ignorées et banalisées par une opposition démocratique qui a longtemps foulé au pieds les principes qui fondent même son existence tellement que ses collisions avec le pouvoir sont devenues éloquentes.


C’est cette grammaire politique devenue difficile à capter par le commun des mauritaniens qui justifie, grandeur nature, la prise d’acte de l’AJD/MR après le fameux coup d’état contre SIDIOCA. Or si prendre acte ne signifie pas Condamner, il ne signifie pas pour autant soutenir. Loin s’en faut. Prendre acte signifie, constater une action, l’analyser et se positionner.


Dans le cas mauritanien, il s’agissait d’un énième coup de force organisée par une armée affairiste, tribalisée, ethnicisée contre des institutions du même genre; Des institutions qui ont longtemps refusé de faire de la COHABITATION une préoccupation. Or la cohabitation reste pour l’AJD/MR une sine qua none à la réalisation de l’unité nationale et à la concrétisation du développement. Subséquemment, une mise en scène du genre causée par une armée affairiste et contre des institutions racistes n’est qu’un facteur explicatif de l’approfondissement de la crise. Coup d’état ou pas notre pays est plongé dans une crise politique d’origine discriminatoire générée par l’ensemble des régimes qui se sont succédé depuis notre accession à l’ «indépendance».


Et comme l'AJD/MR a une suite dans les idées, elle a pris acte pour rappeler sa préoccupation majeure...On la qualifia de neutre et de souteneuse! Nous étions les seuls a posé des conditions et des exigences pour participer à l’idée d’un gouvernement sous SIDIOCA pendant que d’autres s’empressèrent à accompagner les nombreux forfaits d’un gouvernement qui n’a pu faire mieux que ses prédécesseurs : racisme institutionnalisé, Esclavage accentué, féodalité banalisée, crimes économiques tolérées, passif humanitaire bâclée par une société civile instrumentalisée aidée par une opposition prébendiere qui court derrière des postes, pour ne citer que ces thèmes encore d’actualité. Nous étions les seuls et aucune rhétorique aussi savante ne pourrait démontrer le contraire.


Nous ne sommes ni des souteneurs encore moins des neutres. La neutralité de l’AJD/MR et de ses leaders aguerris surprendrait plus d’un. Ne pas soutenir ou ne pas condamner ne signifie guerre ne pas avoir une opinion ou une position. Notre position est la résultante d’une analyse logique et profonde des réalités politiques nationales concrètes et non abstraites et imaginaires marquées par une exclusion terrible des noirs et une paupérisation croissante des populations. Paupérisation qui est un corollaire même des politiques causées par les crimes économiques, la corruption, les vols organisés par une élite prédatrice flanquée de ses courtisans de toutes sortes.


C’est toute cette politique qui fait que le «Ina Wona» n’est naïf encore moins démagogique. Il est philosophique. Il est aussi essentiellement politique. Il renvoie l’idée selon laquelle le noir mauritanien fut-il peut bien diriger le pays. Le «Ina Wona» loin d’être une invention naïve et démagogique est au contraire un «Yes We Can» porteur d’un véritable projet de société que nous avons bien défini et qui est rendu public à tous les mauritaniens.


Ce «Ina Wona» est une forme révolutionnaire qui exprime une révolte consciente et un engagement ferme à croiser le discours à celui du «Wonata Ha Lakkara» véhiculé par les négres de service, les mauritaniens incapables et les innombrables complexés qui peuplent notre société.


Donc notre «Ina Wona» est une invention politique consciente, conséquente et qui cadre bien avec une exigence fondamentale, celle d’une démocratie totale. Des erreurs ont été commises. Des approximations et des velléités inutiles ont été vécues mais l’AJD/MR se porte assez bien dans un environnement politique très hostile et dans lequel nous avons peu d’amis et beaucoup d’ennemis et où l’argent, l’art de mentir, de ruser et courtiser font légion….Des erreurs, des tergiversations, nous en connaîtrons encore. C’est le principe même de la vie qui devrait être soutenu par le principe du débat interne heuristique, civilisé et contradictoire pour hisser l’AJD/MR au sommet.


Au moment où toute l’opposition même les plus «radicaux» et les plus «excités» affichent une indifférence notoire face à la question nationale lui privilégiant des analyses sur la prouesse démocratique d’un système politique englué encore et toujours dans les pratiques injustes profondément enracinées et visibles, l’heure devrait être dédiée à la concertation et à la mobilisation autour de la question nationale pour sauver une opposition mourante et un pouvoir neutralisé par des auteurs de crimes économiques et des crimes de sang soutenus par des « intellectuels » stomacaux.


Sommes-nous en face d’un exemple d’infantilisme politique ou d’un crétinisme politique suicidaire ou alors d’une GRANDE COMPLICITE entre certains leaders politiques qui sont dans le secret des dieux. Cette dernière est plausible. Car ce coup d’état contre SIDIOCA, ces NEGOCAITIONS ayant accouché d’un président Ex Général, toutes ces péripéties n’ont pas encore révélé aux mauritaniens les vrais secrets. Mobiliser dés le départ pour rétablir SIDIOCA via le droit et la justice, cette opposition a fini par accepter le coup d’état tout en s’assurant honteusement de sauvegarder et de prendre sa part du gâteau (participation au GUNT, maintien à la présidence de l’assemblée, maintien des députes, des maires avec tout ce que cela occasionne comme dépenses et avantages captés du contribuable mauritanien…..) au moment où la pauvreté sonne à la porte de la majorité écrasante des mauritaniens.


Cette manière de pratiquer l’opposition politique est très problématique et laisse même penser qu’il existerait un système de complicité et d’intelligence avec ceux qui règne en maître depuis un demi-siècle. Dans les semaines à venir nous nous attendons à une implication plus poussée de cette même opposition dans les affaires du pays. Un signal fort a été déjà accompli avec la nomination d’un «opposant» comme Ambassadeur !


On dira tout ce qu’on voudra mais il serait suicidaire de ne pas admettre que notre «opposition démocratique» a brillamment participé à la mascarade et à la légitimation du coup d’état qu’elle a prétendu combattre. Et en retour, elle devrait bénéficier, selon toute logique, de plusieurs récompenses pour avoir bel et bien été actrice de ce miroir aux alouettes, ce faux véritable combat pour la « défense de la démocratie », qu’elle a animé des semaines durant, grâce à ses relais extérieurs dormants et visibles gérés par des d’éminents chercheurs d’emploi qui se définissent tantôt comme des opposants tantôt comme des droits de l’hommiste. D’ailleurs des appels du pied sont déjà enregistrés avec des communiqués de certains partis.


L’avenir que nous prédisons est évident en ce que notre opposition a toujours été ancrée dans des querelles de positionnement et jamais dans un combat pour les valeurs et l’avènement de la démocratie. Le racisme d’état qui prévaut et les nombreuses injustices sociales (féodalités, esclavage, détournement de l’argent public, pillage des projets financés sur des prêts payés par les générations futures……) devraient donner normalement à l’opposition une image nationale et internationale incontestable qui passe par des dénonciations permanentes et actives et par un travail de concertation (pas d’affrontements) et de coordination de réveil, d’éveil et de conscientisation pour amener les mauritaniens à mieux comprendre le jeu de tromperie bien entretenu par une l’onction intellectuelle et politique de certains cadres soucieux de leur carrière politique et professionnelle.


Il est temps de prendre l’AJD/MR comme une source politique. En effet, le principe d’action politique de l’AJD/MR s’appuie sur la réalité politique concrète et non abstraite que le militant politique engagé et l'intellectuel achevé doivent prendre comme référence pour guider et forger les actions et les pensées qui structurent toute action politique mais aussi construire tout argumentaire visant a éclairer les opinions.


C’est fort donc de ce principe où de cette logique que l'AJD/MR est en train de faire le pari sur le combat pour la démocratie chantée, ça et là, par des démagogues et des démocrates new look et par une «opposition génétiquement modifiée» (OGM), nous avons nommé l’opposition mauritanienne qui, dans sa majorité écrasante, s’est encore fourvoyée. Helas.


Adama NGAIDE dit Ibrahima. Computers & Softwares Business solutions Counselor


Source: AJD/MR

lundi 19 octobre 2009

POÈME PULAAR: Ko mi ɓaleejo

Komi ɓaleejo mo yarataa ƴiiƴe
komi ɓaleejo mo jibidinaaka e ñiiƴe
komi ɓaleejo caltiiɗo piile
komi ɓaleejo haa nanndumi e niile
komi ɓaleejo ceeɓɗo jiyle e hakkille


Komi gooto e maɓɓe jarlitiiɗom
boɗo wiyi kurum haa nanndumi e jane cumɗe
mo sooyniimi sikkata ko mbolo gawde
jettiiɗomi yerondirami e gaɗa barme.


Mboɗo wiyi kurum
nguru ɓaleejo ngu mi hersiraani
komi gooto e maɓɓe tampere mum tan ɗaminiiɗo
ƴiiƴe miskineeɓe jaafiiɗo
warñeende maɓɓe haa darnga polliiɗo
komi gooto e maɓɓe pellitɗo
huutoreede haa ummital caltiiɗo
paɗe potal ɓoorniiɗo
jammbere pinal bakkiiɗo
goonga haa les ndallaaji e tillisaaji cunnotooɗo
cukke majjere haa wonta karaaje duugotooɗo


Hanki daabaa majjiranooɗo
njeeygu, ngostiigu kam e warngo mehre,
sikke alaa hannde yoɓe paam ɗo jeddi ngalaa
ɓaleejo ko bittoowo no maɓɓe
kiñoowo, daartoowo,
juurnatooɗo , bayloowo, pinndinoowo
ndeke so tawii ko´o daaba, ɗi keewii
ko eɓe nana, yiɗi jaɓa, yiɗi saloo
ciiɓagol ƴiiƴe yawtii
ngati hoodere ɓaleejo feeñii
yoo taw ko nde lewñoore haa ummital.


Kaaw Tokosel Tuure- Jowol..

jeudi 15 octobre 2009

INTERVIEW - Jean Sarkozy assure être un "dauphin" au milieu des "requins".Propos recueillis par Saïd Mahrane

ENTRETIEN AU POINT Le futur président de l'Epad s'explique sur la polémique.

Le Point : Népotisme, héritier, dauphin... Que n'entend-on pas à votre sujet depuis l'annonce de votre candidature à la présidence de l'Epad...

Jean Sarkozy : Quand on parle de dauphin, je comprends mieux pourquoi : j'ai vu qu'il y avait un certain nombre de requins autour de moi et que c'était la seule façon de leur résister. Je ne découvre pas le bruit des canons. J'ai été attaqué sur tous les chapitres : mon âge, mon nom, mon activité, y compris sur les éléments les plus intimes de ma vie, comme la religion de ma femme. Ce n'est jamais agréable - et c'est un euphémisme -, mais, en même temps, il n'y a pas d'engagement en politique possible sans attaques. Je comprends certaines interrogations auxquelles je veux apporter une réponse sur le terrain des idées, sur le terrain du projet. Mon ambition est de les convaincre de la pertinence de ma vision pour La Défense. Après, il y a des attaques ad hominem qui sont proférées. Pour moi, le débat démocratique ne doit pas se placer sur ce terrain-là. Laissons parler les actes et qu'on en juge après.

Êtes-vous surpris par l'ampleur de la polémique, qui va au-delà de la gauche et qui dépasse les frontières ?

Est-ce proportionné par rapport à la réalité de ce qui est en jeu ? Non. Est-ce que cela me surprend ? Pas vraiment. Ceux qui critiquent sont un peu amnésiques. De mon élection au conseil général à mon mariage, en passant par mon autre élection à la présidence du groupe, on me fait les mêmes procès. Chaque élément de mon engagement est sujet à la plus grande attention. J'ai compris que, lorsqu'on s'appelle Sarkozy, les choses sont parfois plus difficiles.

Vous parlez de la classe médiaticopolitique, mais beaucoup de Français sont aussi pour le moins déconcertés par votre ascension...

Tout le monde sait que beaucoup de réactions sur Internet, sous couvert d'anonymat, ne sont jamais inspirées des meilleurs sentiments. Et tout le monde sait bien que les différentes formations politiques s'organisent pour orchestrer des ripostes. Prenez la fameuse pétition contre ma candidature. Elle a été lancée par un élu d'opposition MoDem qui se fait passer pour un habitant de La Défense inquiet... Je respecte ses convictions, mais il faut replacer ces éléments dans leur contexte. Je suis ouvert aux interrogations. Depuis deux ans que je suis élu, je n'ai pas cherché à soigner mon image sur les plateaux de télévision. Je suis sans cesse sur le terrain et sur le fond. C'est la raison pour laquelle je suis calme et serein dans l'appréhension de ce qui se passe autour de moi et qui dépasse ma seule candidature à la présidence de l'Epad. Je veux juste rappeler que j'ai été élu par les habitants de mon canton et dès le premier tour, à près de 52 %. Cette légitimité, on peut aussi me la contester. Des gens peuvent faire des pétitions pour demander si les habitants de Neuilly ont eu tort de voter pour moi. Et ils trouveront toujours quelqu'un pour signer et dire que c'était une mauvaise idée. Écrivons un texte de loi m'interdisant de me présenter à une élection parce que j'ai 23 ans et que je m'appelle Sarkozy.

Que répondez-vous à cet internaute du Point.fr qui écrit à votre sujet : "Il a beau dire et beau faire, il n'aurait jamais atteint un tel degré de responsabilité sans avoir un tel nom..." ?

Je veux lui dire qu'il se trompe et qu'il est, lui aussi, victime d'une campagne de désinformation. Il faut replacer les choses dans leur contexte : j'ai été élu ! Je voudrais dire à cet internaute que je comprends les questions qu'il se pose. Seulement, les citoyens qui m'ont élu me jugent sur mon action, sur mes propositions... À ce titre, ils sont beaucoup mieux placés que les personnes qui raisonnent au tribunal des raccourcis, des préjugés et des idées reçues.

Avez-vous informé votre père avant de vous porter candidat à la présidence de l'Epad ?

Je ne m'en cache pas. J'ai pris mes responsabilités et je l'en ai informé. Je lui ai dit ma volonté d'être candidat, comme d'ailleurs aux gens qui m'aiment et dont je me sens proche.

Quelle a été sa réaction ?

La même que depuis mes débuts en politique. Dès lors qu'il s'agit de mon combat, il a estimé qu'il me revenait la liberté d'en décider. Cette polémique lui porte d'une certaine manière préjudice... J'ai surtout le sentiment que ceux qui ont fait une affaire de cette candidature à une élection ont cette intention. Pour le reste, je suis là pour rétablir la vérité, car une stratégie du mensonge et de la désinformation a été adoptée par l'opposition. Quand on parle d'une nomination, alors qu'il s'agit d'une élection, ce n'est rien d'autre qu'un mensonge ! Quand on dit que j'ai été propulsé au conseil général sans aucune compétence, c'est encore un mensonge ! La présidence de l'Epad suppose une solide connaissance des dossiers et une certaine expérience... C'est vrai. C'est donc une question de crédibilité. Et ceux qui vont être appelés à en juger seront 44 élus du conseil général qui ont entre 30 et 80 ans et qui me voient travailler quotidiennement depuis deux ans. Aussi bien à la tête de la commission Transports - ce qui m'a amené à m'occuper de sujets majeurs pour La Défense et pour l'ensemble du département - qu'à la présidence du groupe. C'est fort de cette légitimité-là que j'ai proposé ma candidature.

Où en êtes-vous dans vos études ?

[Son Blackberry vibre. Il découvre la déclaration de Julien Dray, qui admet sa "légitimité". "C'est cool, je vais l'appeler", dit-il.] Au sujet de mes études, j'ai fait un choix exigeant qui est celui de concilier mon engagement politique, mes responsabilités d'élu et ma formation universitaire. Je le fais donc à la mesure des possibilités et de l'agenda qui est le mien. Mais il est clair que la priorité va à mes responsabilités d'élu.

En quelle année êtes-vous ?

J'ai validé trois matières de ma deuxième année présentée. Et je peux même vous donner les notes : 11 en histoire des idées politiques ; 14 en finances publiques et 19 en droit immobilier et en droit civil. Vous pouvez vérifier. Je présenterai les quatre matières restantes lors du prochain contrôle, à la mesure de mes disponibilités. Et dans un an et demi, j'aurai ma licence !

Quelles leçons tirez-vous de cette affaire ?

Je pense qu'il y a toujours des enseignements à tirer des difficultés que l'on rencontre. Ce n'est évidemment jamais agréable, mais cela renforce et permet de tester la vocation qui est la mienne. Il est nécessaire de prendre du recul, de rester calme et serein et, surtout, de ne pas réagir sur le terrain de la politique politicienne nationale, sur lequel on veut m'emmener. Enfin, ne rien changer à ma méthode de fonctionnement ni à ma vie d'élu.

Serez-vous candidat à la présidence du département en mars 2011 ?

La question ne se pose pas aujourd'hui. Je suis engagé dans un combat difficile, la présidence de l'Epad. Il me reste à mener une campagne dans cette perspective et à préciser ma vision des choses. Je suis très concentré.

Où sera Jean Sarkozy dans vingt ans ?

Je ne regarde pas aussi loin. Permettez-moi donc de répondre à Jean Sarkozy demain. Je serai concentré sur mon travail, sur des étapes importantes. Ensuite, j'ai conscience que ma situation personnelle rend tout compliqué, mais je fais face.

lepoint.fr

Quasiment toute la Mauritanie infestée par les criquets

Quasiment toutes les régions de Mauritanie sont infestées par des criquets, à tous les stades d'évolution, dont certaines populations sont en phase de regroupement, a annoncé mardi le centre national de lutte antiacridienne (CNLA) à Nouakchott. "Des populations acridiennes sont dispersées sur presque l'ensemble du pays. Ces populations sont en début de regroupement notamment aux environs de Nouakchott et au Trarza" (région du sud-ouest comprenant Nouakchott), affirme cette structure étatique spécialisée dans la lutte contre le criquet pélerin. Les densités varient, suivant les régions, de quelques individus dispersés à 1.900 insectes voraces par hectare, souligne le CNLA, dans un communiqué publié sur son site internet. La situation écologique demeure favorable au développement des criquets, la pluviométrie ayant dépassé les normales saisonnières dans toutes les régions durant cet hivernage. Selon les responsables du centre de lutte, des équipes de traitements ont été déployées dans toutes les zones infestées, notamment dans le nord de ce vaste pays ouest-africain, aux trois quarts désertique.

Source: AFP

mercredi 14 octobre 2009

Portrait: Kaaw Mouhamadou Touré Porte-parole des FLAM, vingt ans de lutte et d´exil

www.senews.info

Derrière le sourire permanent de ce combattant de la liberté se dessinent les souffrances de l´exil, de la torture, de la prison et de la solitude. La vie de Mouhamadou ou Kaaw Touré pour les intimes est toute une histoire. Histoire d´amour pour la liberté mais surtout l´amour pour son pays et son peuple. Kaaw qui vient de célébrer ses 40 ans le 11 novembre dernier a passé la moitié de sa vie en exil entre le Sénégal et la Suède.

Conscience politique précoce

C´est en décembre 1987 que Kaaw Touré, pourchassé par les autorités mauritaniennes, quitte Djeol, son village natal situé dans le Sud de la Mauritanie en Afrique de l´Ouest pour rejoindre Dakar la capitale du Sénégal voisin. Exil provoqué par la répression de son mouvement, certes, mais surtout par l´ardent désir de continuer une lutte engagée dès l´âge de 15 ans. Conscience politique précoce donc, qui dès les années du collège et lycée est venue troubler une trop courte période réservée à la naïveté de l´adolescence: «Le milieu dans lequel j´étais et grandi m´a très tôt influencé, dit-il. Ensuite, il y a la situation politique du pays. Tu ne peux pas rester insensible à ce que tu subis au quotidien si tu as un minimum de dignité. Les provocations, la discrimination envers les Noirs à l´école, dans l´administration, dans l´armée, dans la rue, partout".



Militant du Mouvement des Elèves et Etudiants Noirs, il participe à l´organisation de manifestations culturelles, à la mise en place de conférences en présence d´intellectuels descendant de la capitale et à la publication d´un journal scolaire. C´est en mars 1983, date de la création des FLAM, que le discours politique de Kaaw et de ses camarades prend une autre envergure. Fusion de plusieurs mouvements politiques, dont celui des étudiants et des élèves, anti-raciste et anti-esclavagiste par essence, les Forces de libération africaines de Mauritanie FLAM se veulent d'être une organisation non ethnique et non raciale dont l´objectif est d´éradiquer toute forme d´oppression et de discrimination en Mauritanie. Le manifeste du négro-mauritanien opprimé publié en 1986 sonnera le point de départ de cette nouvelle donne: «Nous avions fait une analyse en montrant chiffres à l´appui les caractéristiques et les manifestations de la discrimination dans tous les secteurs de l'Etat" . Coup d´envoi d´une prise de conscience politique mais aussi début de la clandestinité . Du 4 septembre 1986 jusqu´au début de janvier 1987, une centaine de militants , d´intellectuels et d´étudiants sont arrêtés. Kaaw en faisait partie. Il avait à peine 19 ans. Kaaw se souvient comme si c´était hier de son arrestation. Il revoit encore la dizaine de gendarmes et gardes venus encercler leur maison, la frayeur dans le regard de sa mère et la dernière prière du matin juste avant de se faire passer les menottes comme un criminel dit kaaw.


La prison et les tortures


Il se souvient également de la torture, "du supplice du jaguar" et de cette matraque qui s´abattait sur les plantes de ses pieds quand, immobilisé par des barres de fer, recroquevillé sur lui même et retourné la tête en bas, le sang lui giclait des yeux. Pendant une semaine d´interrogatoire : "ils voulaient que l´on avoue avoir porté atteinte à la sûreté de l´Etat et être membres d´une organisation terroriste. Nous étions enfermés dans le noir. A plusieurs dizaines dans une petite cellule. Sans aucun sanitaire, sans aucune fenêtre. On manquait d´air. A la limite on était content de se faire interroger dans la salle de torture parce que l´on pouvait voir la lumière du jour et respirer un peu". Suivront un mois de détention et un simulacre de procès sans avocats. "parfois nos geôliers versaient du sable dans nos repas ou de l´eau pour dire que nous n´étions que des sales nègres et esclaves".


Les plus influents prirent quatre, cinq ans voire plus avant d´être transférés plus tard dans l´enfer de Oualata. Cet ancien fort colonial devenu prison-sanctuaire, trônant au milieu du désert où le climat, les travaux forcés et les constantes brimades des gardiens viennent à bout des convictions les plus coriaces. Quelques noms Djigo Tafsir ancien ministre, Ten Youssouf Guéye, ancien ambassadeur de Mauritanie à L´ONU y ont laissé la vie. Bénéficiant de son jeune âge, cette épreuve a été épargné à Kaaw le plus jeune prisonnier politique mauritanien à l´époque. Pour lui , ce sera la prison civile de Kaédi dans le Sud pour 6 mois fermes. Mais il lui en fallait beaucoup plus pour renoncer, car dès sa sortie il remet ca en dirigeant des nouvelles manifestations contre l´exécution de 3 officiers noirs en décembre 1987. De nouveau recherché, il s´enfuit à temps cette fois, et se rend au Sénégal, son oncle maternel qui était son correspondant à Kaëdi sera arrêté et pris en otage pendant un mois avant qu´ il ne soit libéré plus tard: " je me suis rendu compte que la lutte pouvait être aussi plus efficace à l´extérieur du pays même si je ne voulais pas quitter mon pays, laisser ma famille, mes amis mais il le fallait parce qu´en prison on ne pouvait pas déranger le régime". Exil au Sénégal


Il rejoint ses camarades qui avaient échappé à la répression de 1986 et continue avec eux la lutte et à mobiliser autour de l´apartheïd mauritanien. Présentes en Afrique, aux Etats-Unis, en France et même en Scandinavie, les FLAM en un peu de temps ont réussi à cristalliser l´opinion internationale sur les questions des droits de l´homme en Mauritanie. Human rights watch, Amnesty international, la FIDH et autres organisations humanitaires suivent la cause à la loupe et la Mauritanie était sur le banc des accusés dans tous les rapports des organisations des droits humains. Et Kaaw et ses camarades arrivent depuis Dakar, à plaider efficacement la cause à l´étranger. A Dakar, certains partis politiques leur ont fait part leur soutien et les invitent à leurs différentes manifestations et congrès. Mais diplomatie oblige, les manifestations, les colloques et les interventions de Kaaw dans les médias nationaux et internationaux sont ponctués de discrets mais fermes rappels à l´ordre des autorités sénégalaises c´est ainsi en juillet 1999 après avoir échappé de justesse à une extradition et au kidnapping, grâce à l´intervention des autorités des Nations unies(HCR) Kaaw obtient l´asile politique en Suède. Les Etats-Unis et la Suède lui offrent l´asile mais pour des raisons stratégiques et politiques Kaaw Choisit la destination de notre pays : " Aux Etats-Unis nous avions déjà là-bas des militants et qui mobilisaient bien l´opinion américaine à travers un réseau d´amis il nous fallait aussi des représentants dans les pays du Nord pour faire connaitre notre cause dans cette partie de l´Europe" explique le porte-parole des FLAM.


Deuxième exil


Tout n´était pas facile au début pour lui, la langue, la culture et le climat, tout était différent mais c´est dans l´épreuve que retrouve le grand militant ses forces et sa détermination ainsi donc il commence ses contacts politiques et avec le soutien de la Fondation du premier ministre Olof Palm qui organise des rencontres avec les partis politiques, les associations des droits humains, des membres de la société civile, la presse nationale, Kaaw intégre le milieu politique suédois. Très chaleureux et au contact facile le message passe vite et Kaaw noue des contacts avec la classe politique et la société civile. Des tournées, des exposés et des conférences sur la Mauritanie sont organisées dans les lycées, collèges et universités pour attirer l´opinion sur le racisme et l´esclavage en Mauritanie. C´est dans cette campagne qu´il rencontre la réalisatrice Helen Aastrup qui voulait faire un film documentaire sur lui, qu´il arrivera à convaincre de voyager en Mauritanie pour faire un film sur l´esclavage dans ce pays. Avec des amis flamistes exilés au Danemark ils préparent ce voyage en donnant toute la littérature sur l´esclavage en Mauritanie et les contacts de SOS-Esclaves une organisation mauritanienne qui lutte pour la libération et l´émancipation des esclaves. Ce travail donnera le film "NÉ ESCLAVE", qui verra jour avec l´appui d´ Amnesty international. Ce film sera projeté dans plusieurs pays et fera objet des débats houleux aux USA et en Europe entre les partisans et les adversaires du régime déchu. Parallèlement il crée un site internet FLAMNET pour son organisation, des informations et des débats sur la Mauritanie y sont livrés et le forum devient le repère et le lieu d´échange de tous les exilés politiques mauritaniens. "Le site me prend tout mon temps, je me réveille à 6 heures du matin et me couche à 1heure ou 2 heures parfois pour me permettre de modérer les messages, heureusement qu´avec mon ordinateur portable ou avec mon téléphone mobil je peux me connecter à tout temps et à tout lieu sur le site". Ce qui fait l´exception du forum flamnet c´est qu´il compte parmi ses abonnés des chercheurs, des journalistes, des diplomates, des hommes politiques, des jeunes mauritaniens avertis et d´autres militants panafricanistes et des droits humains dans le monde. Le site compte des milliers de visiteurs par jour sans compter les 800 abonnés du forum qui reçoivent les messages du forum directement dans leurs boites électroniques au quotidien.


L´espoir


En aout 2005 l´ancien dictateur est renversé par ses anciens lieutenants mais Kaaw et ses amis flamistes ne sont pas convaincus de la volonté réelle du changement de l´ancien directeur de la sûreté de la Mauritanie qui dirige la nouvelle junte. Les FLAM décident de se mettre en marge du processus de la transition pour voir plus clair sur les vraies intentions du nouveau régime. Acculé´par l´opinion internationale la junte au pouvoir organise des élections après 2 ans de "gestion calamiteuse et de détournements des deniers publics" dira Kaaw Touré. Le Seul actif de la junte qu´on peut juger positif c´est l´organisation des élections mais tout le reste est nul, le chef du CMJD était arrogant et méprisait les victimes du régime raciste, ils partent en laissant les caisses de l´état complètement vides". Un nouveau président est élu sans contestation. "Nous ne pouvons être plus royalistes que le roi si les candidats eux-mêmes ont reconnu leur défaite et la transparence des élections nous ne pouvons que prendre acte". Aujourd´hui Kaaw et beaucoup de ses amis restent optimistes à l avenir mais toujours prudents parce que comme il dit en politique il ne faut jamais faire confiance à personne, il croit à la bonne volonté du nouveau président Sidi Ould Cheikh Abdallahi mais il craint que son entourage constitué par des anciens barrons du système bloque les réformes et la politique d´ouverture du nouveau chef de l´Etat. " Je lui ai parlé à plusieurs fois au téléphone et il me semble sincère, de bonne foi et décidé mais c´est l´avenir qui le dira, je ne crois qu´aux actes concrets" témoigne Kaaw Touré. Au mois de septembre dernier, à New York, en marge de la 62ème session ordinaire de l'Assemblée Générale des Nations Unies, le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi a rencontré le président des FLAM Mr Samba Thiam, une chose inimaginable sous l´ancien régime ensuite une nouvelle loi qui criminalise l´esclavage vient d´être votée et le pouvoir vient d´organiser des journées de concertation sur les déportés et le passif humanitaire des actes que kaaw juge positifs et qui incitent à espérer mais il prône toujours la vigilance. "Nous sommes le seul mouvement politique qui n´a jamais collaboré de près ou de loin avec le système, tout ce qui nous intéresse c´est la justice, ni les strapontins ni les honneurs ne sont nos préoccupations" dira t-il avec un ton très sérieux. Il voit l´avenir des FLAM avec optimisme au pays même s´il faut s´attendre à tous les coups parce que les "FLAM dérangent aussi bien le système que certains partis de l´opposition" c´est pourquoi il faut préparer le retour sans précipitation et "mettre tous les moyens et atouts de notre côté, la bataille sera rude il ne faut pas se faire d´illusions". Kaaw a beaucoup de projets en tête pour son mouvement, " en plus du site internet il nous faut un journal régulier, une radio et pourquoi pas une TV? Il faut conscientiser notre peuple et contrer la campagne de nos adversaires, la bataille de communication est très importante dans cette lutte." Le mal du pays A quand le retour de Kaaw et des FLAM au pays? "le mouvement vient d´organiser des débats dans nos différentes structures de base et au sein du Bureau national nous allons envoyer ces conclusions au Conseil national qui va faire la synthèse de nos réflexions et c´est après seulement que je saurai la date exacte de notre retour ou de notre nouvelle orientation, je suis un militant discipliné et je n´attends que les décisions de nos instances pour me prononcer". Mais le pays lui manque beaucoup et il regrette déjà de ne pouvoir revoir certains parents, amis et proches qui ont quitté ce monde et qu´il ne pourra plus revoir "mais la première chose que je ferais une fois rentré au pays c´est d´aller me recueillir sur leurs tombes". Le retour au pays c´est aussi les retrouvailles avec la famille et des amis d´enfance qu´il n´a pas vu depuis des décennies et surtout il évoque avec nostalgie son village natal qu´il parle avec amour et passion. Le retour au pays natal est le souhait de chaque exilé dira t-il mais la Suède est devenue sa seconde patrie où il compte beaucoup d´amis et des camarades, un pays qui l´a accueilli et adopté lorsqu´il fut rejeté par son propre pays , la séparation sera difficile parce que le cœur est déjà partagé. "ne pas pouvoir voir son pays, est ce qu´il y a de pire pour un homme mais tant qu´il y a vie il y a toujours espoir", déclare-t-il et Kaaw nous dit avec fierté qu´il ne regrette rien de son parcours militant et s´il faut tenir encore des années ou donner sa vie pour cette cause il le fera avec plaisir. Son souhait le plus ardent est de voir un jour les fils de son pays réconciliés, arabes et négro-africains vivre en harmonie et en paix dans la justice et l´égalité. Tout est possible il suffit seulement de la volonté politique parce que les deux communautés ont beaucoup en commun et surtout cette diversité culturelle qui devait faire sa fierté. En attendant que ce rêve se réalise Kaaw nous dit avec un coup de poignée levé, la lutte doit continuer.


A. Carringhton et J. Andersson.


Mercredi 14 Octobre 2009
© senews.info

lundi 28 septembre 2009

Entretien d'Ibrahima Moctar Sarr, président de l'AJD/MR, l'invité de "Projecteurs"





AVOMM : Bonjour Monsieur Sarr, cette rencontre nous la voulions avant tout une occasion de faire le point sur la rentrée politique du président de l’AJD/MR. Pourquoi avez-vous pris l’option de participer à l’élection présidentielle du 6 juin 2009 dont la date avait été fixée unilatéralement par le Haut Conseil d’État, élection finalement reportée après les accords de Dakar ?


IMS : Je remercie Allah le Très Grand des faveurs qu’il a données à moi et à mon parti en barrant les vagues furieuses et assassines de l’océan de médisances et qu’à l’extinction des clameurs et des torpeurs, je puisse dans la sérénité et le calme revenir sur ce grand événement de la vie nationale qu’est l’élection présidentielle. L’objectif fondamental de mon parti a été atteint, à savoir le dépassement, avec l’aide et la bénédiction de la communauté internationale, de la crise institutionnelle dont le premier jalon fut le dépôt d’une motion de censure contre l’ex Président Sidi Ould Cheikh Abdalahi. Ainsi, dès notre meeting du 31 janvier 2009, nous exhortions l’ensemble de la classe politique à participer à l’élection présidentielle et proposions à l’opposition de s’unir pour battre le Général. Aux militants venus nombreux démontrer la force de notre parti mettant fin aux rumeurs d’implosion entretenus par quelques membres du bureau politique après leur exclusion pour leur soutien inconditionnel des militaires alors qu’il avait été décidé de ne pas accompagner la transition, j’affirmai sans détours que l’AJD/MR participerait à l’élection du 6 juin si ses instances le décident. Ce qui fut le cas lors de notre Congrès extraordinaire du 11 avril qui m’a investi comme candidat de l’AJD/MR. Et lors de contacts avec certains partis de l’opposition, nous avions insisté pour qu’ils ne rééditent pas les erreurs stratégiques du boycott de 1992 en pratiquant la politique de la chaise vide.


AVOMM : Le choix de participer à l’élection unilatérale du 6 juin et votre neutralité ni pour Sidi ni pour le Général ont eu pour conséquence votre exclusion des négociations de Dakar. Pourquoi ne pas avoir choisi un camp pour ne pas concentrer tous les tirs sur vous?


IMS : Vous oubliez le RFD, dans quel camp le mettez-vous? AJD/MR a choisi de jouer dans son propre camp. Certains, comme vous d’ailleurs, ont interprété notre attitude comme une neutralité, mais d’autres plus sourds l’ont habillé comme un soutien des militaires. Qu’ils nous expliquent alors notre refus d’accompagner la seconde transition, l’exclusion de membres du bureau politique qui ont rallié les militaires, mon absence remarquée à Kaédi. Je vous renvoie à notre déclaration sortie le jour du coup d’État où nous constatons tout simplement la reprise du pouvoir par les militaires conformément à nos prévisions d’il y a trois ans ! A savoir que la transition CMJD était ratée et que le Président civil serait dans l’incapacité de gouverner ce pays à cause de son pacte obligé avec les militaires. Pour rappel, nous ne sommes pas considérés comme partie prenante à la crise car nous n’étions pas pour le retour de Sidi Ould Cheikh Abdallahi, et nous n’avions jamais soutenu le HCE, bien que nous ne soyons pas contre la candidature d’un militaire dès lors qu’il démissionnait. Donc l’absence de Dakar ne nous choquait pas. Contrairement à ceux que d’autres pensent, le véritable risque était que les élections aient lieu sans l’accord de la Communauté internationale, avec tout ce que cela aurait eu comme conséquence pour le pays. C’est pourquoi l’AJD/MR a inlassablement contribué à éloigner ce risque d’instabilité et de menace de la paix civile en posant des actes concrets. Ainsi, bien que notre décision de participer à l’élection fût déjà prise, nous n’avons cessé de proclamer notre acceptation d’avance de toute solution consensuelle entre les protagonistes. Lorsque j’avais rencontré le Ministre des Affaires étrangères du Sénégal, monsieur Cheikh Tijane Gadio, au début des négociations qui allaient aboutir à l’accord de Dakar, je lui avais donné l’assurance que je ferai tout ce qui est possible pour la réussite de la mission du Groupe International de Contact sur la Mauritanie (GICM). Souvenez-vous quand le GICM avait demandé aux trois candidats Hamidou Baba KANE, Sghaïr Ould Mbareck et moi-même à l’élection du 6 juin, de suspendre notre campagne pour faciliter les négociations entre le HCE, le FNDD et le RFD. J’avais été le seul à avoir accédé à leur demande en stoppant ma campagne le 22 mai pendant 24 heures avec tout ce que cela comportait comme désagréments et perturbations au niveau du planning des tournées déjà confirmées aux directoires de campagne. Enfin, quand l’accord de Dakar a été signé nous nous en sommes immédiatement félicités bien que ses premières conséquences étaient notre exclusion du processus de sa mise en œuvre, de la formation du Gouvernement d’Union Nationale à la recomposition de la CENI. Le cynisme a été poussé jusqu’au bout en excluant le représentant de l’AJD/MR de la CENI. Donc, contrairement à ce que certains peuvent penser, je suis très heureux que la Mauritanie ait pu dépasser cette crise, même si quelque part nous avons servi de « la chose à sacrifier » pour que le vœu soit exhaussé. Je tiens à féliciter le président Mohamed Ould Abdel Aziz pour avoir compris qu’il ne pouvait pas continuer à défier la communauté internationale et plonger le pays dans le chaos et l’incertitude, en acceptant de céder sur certains points qu’il avait jugé non négociables, je salue surtout l’esprit de dépassement de la coalition FNDD/RFD et le président Sidi ould Cheikh Abdallahi, pour avoir permis aujourd’hui, malgré tout ce qui a été dit et fait de bon ou de mauvais, que le nouveau régime soit légal et légitime aux yeux de la communauté internationale; c’est cela qui importait le plus.
AVOMM : En 2007 vous avez créé la surprise en recueillant près de 8% des voix. En 2009 vous chutez à environ 5%. Quelles étaient vos prévisions électorales ?
IMS : La projection que le Directoire de Campagne estimait réaliste était de doubler le score de 2007 mais nous avons voulu nous astreindre au moins, à l’obligation de conserver l’acquis en 2007. Un membre du BP avait même mis en garde sur la possibilité de descendre plus bas que le score de 2007. Ces projections se fondaient sur cinq facteurs d’appréciation. En 2007, nous n’avions pas de parti, maintenant nous en avons un, structuré. En 2007, nous avons travaillé dans l’urgence, alors que cette fois nous avons plus de temps pour préparer les élections. En 2007, nous n’avons pu compter que sur le vote des négro–mauritaniens, cette fois-ci nous avons fait un travail en direction des autres composantes nationales et nous étions en droit d’attendre un résultat. En 2007, une bonne partie de notre électorat potentiel ne pouvait pas voter, cette année le retour des réfugiés et le vote des Mauritaniens de l’étranger nous donnaient plus d’espoir. En 2007, nous avons fait une campagne sans moyens, cette année, les promesses que nous avions reçues nous invitaient à beaucoup plus d’optimisme. En ce qui concerne le parti, il s’est investi plus que le Mouvement pour la Réconciliation Nationale en 2007, mais l’enthousiasme et la combativité des électeurs qui avaient été déterminants en 2007 ont fait défaut cette fois-ci. Par rapport au temps, on peut dire qu’il a été bien utilisé. Cependant, le changement du calendrier électoral conjugué avec le manque de moyens financiers nous a handicapés gravement. En effet n’ayant pas pu nous déployer à l’intérieur du pays lors de la deuxième campagne, nous avons laissé le champ libre à nos adversaires qui ont développé une campagne nocive à notre endroit sans que nous puissions être là pour nous défendre. Par rapport au vote arabe, notre score dans le pays maure a progressé, notamment dans certaines localités de l’Assaba; nous savons par ailleurs que les éléments arabes qui ont voté pour nous dans les grands centres urbains ne peuvent pas être quantifiés. L’illusion de 2007 était que ceux qui avaient voté pour moi dans ces régions à dominante arabe sont des fonctionnaires négro-mauritaniens, enseignants pour la plupart. Le déplacement du calendrier électoral a fait que le 18 juillet les a trouvés dans leurs terroirs où ils étaient revenus passer les vacances, loin de leurs lieux d’affectation où ils étaient déjà inscrits dès mars/avril. En définitive, l’apport de la communauté arabe dans ce vote n’a pas été à la hauteur de notre attente, nous avons manqué peut-être dans la stratégie, certains évoquent le discours politique. A notre grande surprise, l’essentiel des réfugiés que nous avions été le seul parti à visiter sur leur site en leur apportant de l’aide dès leur retour au pays n’ont pas voté pour nous, ils ont donné leur suffrage au Général Abdel Aziz. Allez-y savoir pourquoi ! Quant aux Mauritaniens de l’étranger, là où ils ont pu s’inscrire régulièrement, nous avons eu de bons résultats, nous avons gagné en Italie et en Belgique et sommes deuxième ou troisième dans beaucoup de pays mais là où nous sommes le plus représentés c'est-à-dire la France, les États-Unis et le Sénégal, nos militants n’étaient pas inscrits sur les listes électorales pour des raisons diverses liées surtout à l’état civil, d’autres n’ont pas pu simplement se rendre sur les lieux de vote très éloignés de leur résidence.


AVOMM : Et pour le dernier aspect concernant les moyens financiers ?


IMS : Oui, j’allais oublier le facteur qui nous a le plus pénalisés, l’argent est vraiment le nerf de la guerre dans toute campagne électorale. Si on avait pu rebattre campagne après le report de la présidentielle au 18 juillet, les grandes capitales régionales et la vallée n’auraient pas été une promenade de santé pour le Général. En 2007, j’ai démarré ma campagne électorale avec un prêt de deux millions d’UM que m’avait consenti le PDG de la BCI Monsieur Isselmou oud Tagidine, qui l’a finalement transformé en don, le reste a été l’apport des sympathisants de la diaspora installés en Europe et aux États-Unis, Une évaluation sommaire de nos frais de campagne en 2007 nous emmène à prés de 6 millions um au maximum. Le reste a été l’œuvre des électeurs anonymes, dans les villes et villages, les campements, les quartiers des grandes villes. En particulier les jeunes qui ont tout fait sans moyens, à l’image de ceux de Bababé vivant à Nouakchott qui ont préféré se cotiser pour aller voter chez eux plutôt que prendre les bus mis à leur disposition par le candidat du pouvoir. A l’image également de ce peulh berger de Sélibaby qui a vendu ses bœufs pour mettre le produit à la disposition de la campagne de Ibrahima Moctar Sarr dans sa localité. Je ne l’ai connu physiquement que durant la campagne de 2009, lors de mon meeting de Selibaby. C’est cet enthousiasme qui a manqué en 2009. Je reviendrais sur les raisons de ce désenchantement. En 2009, le directoire de campagne avait vu grand pour son budget électoral prévisionnel, prés de 100 millions d’UM. Nos ressortissants du Gabon et de la Libye ont contribué pour prés de 700.000 (sept cent mille ouguiyas), les seuls hommes d’affaires mauritaniens qui nous ont aidés financièrement durant cette campagne de 2009 sont : - Isselmou ould Tagidine de la BCI pour un million cinq cent mille (1.500.000) ouguiyas

- Mohamed ould Bouhamatou de G.B.M. pour trois millions (3.000.000) d’ouguiyas.


Pour la petite histoire, nous n’avions pas sollicité l’aide de Monsieur Bouamatou. Il m’a téléphoné de lui-même pour m’offrir son aide. J’ai consulté une partie du Directoire de campagne pour voir si nous devions accepter cette aide vu les accointances qui existent entre Bouamatou et le Général (notre adversaire). Il a été admis qu’en général, les hommes d’affaires aident tous les candidats contribuant ainsi à leur manière au développement du pays et de sa démocratie. En acceptant cette aide généreuse que beaucoup de nos plus proches nous ont refusée, cela ne nous liait en rien. J’ai tenu personnellement, tout en remerciant Monsieur Bouamatou, à lui demander s’il ne voyait pas d’inconvénients à ce que son aide soit publiée. Il a répondu que non. Je tiens à préciser ici que les apports substantiels nous sont venus des hommes d’affaire arabes. Que l’on ne me dise pas surtout qu’ils sont les seuls à pouvoir le faire. Il y a eu quelques rares personnes qui veulent garder l’anonymat et qui ont contribué pour un total de 1.000.000 um (un million d’ouguiyas). Nous avions auparavant emprunté totalement les cinq millions qui ont servi pour la caution (elle vient juste d’être remboursée). En argent liquide, le Directoire de campagne n’a pas disposé de plus de dix millions d’ouguiyas mais nous avons engagé des frais et des dépenses ont également été effectuées au nom du Directoire. Nous trainons à ce jour des dettes pour des engagements du parti vis-à-vis des tiers, vis-à-vis même des membres du parti qui ont pris en charge certaines dépenses. Des engagements ont été pris auprès de tiers notamment dans nos directoires de campagne à l’intérieur du pays. Nous avons eu des dons en nature telles que les affiches et les photos. Un imprimeur mauritanien installé au Sénégal nous a fourni l’essentiel de nos photos, nos structures en France ont pris sur elles les T-shirt et autres gadgets de campagne. Si l’on budgétisait tout ce qui a été produit en matériels et en activité, les déplacements, les réceptions des délégations, le transport des militants, on ne serait pas loin de trente millions d’ouguiyas environ. Ceci est une goutte d’eau par rapport à ce que mes concurrents ont dépensé, tenez-vous bien !!! Mon ami Kane Hamidou Baba affirme avoir dépensé un million (1.000.000) de dollars (convertissez en ouguiya). Saghair ould Mbarek qui a loué des avions pour sa campagne dit-il devant témoins, a dépensé un milliard cinq cent mille ouguiyas (1.500 000 000). Jémile Mohamed Mansour m’a avoué avoir dépensé prés de deux cent millions (200 000 000) d’um. Que dire de Ely ould Mohamed Vall, de Ahmed ould Daddah, de Messaoud ould Boulkheir et de ould Abdel Aziz, (ce dernier aurait semble-t-il bénéficié d’un apport des hommes d’affaires pour près de six milliards d’ouguiyas (6 .000.000 000). Après la première campagne électorale nous étions saignés à blanc. Tous les efforts que nous avons déployés pour le remboursement de ces frais de campagne afin de pouvoir engager la deuxième campagne ont été vains. Nous avons été bloqués à Nouakchott faute de moyens.


AVOMM : Tout cela suffit-il pour justifier votre recul « arithmétique » comme certains se plaisent à l’appeler ?


IMS : Il y a que les conjonctures politiques de 2007 et 2009 étaient loin d’être semblables. Comparaison pour comparaison, quels sont les candidats qui sont devant IBRAHIMA MOCTAR SARR à l’issue des élections de juillet 2009 ? - Le General Abdel Aziz, chef d’état sortant avec le budget électoral que l’on sait et l’apport de ses soutiens au sein de l’état. - Messaoud ould Boukheir (une grande coalition de 11 partis avec de solides appuis financiers). - Ahmed ould Daddah, une grande coalition politique et financière, notamment les smassids. - Jémil Mansour, un parti politique représenté à l’Assemblée Nationale avec le budget électoral que j’ai indiqué étant entendu qu’entre Jamil Mansour et moi la différence est finalement très mince. On dit que Ibrahima Moctar Sarr est descendu de 7.94 à 4.54% soit une différence de 3.4% , mais s’est-on amusé à voir la différence du score de Ahmed Daddah au premier tour en 2007, 20,68% et son score en 2009 13% environ, soit une chute de 7%. A-t-on mesuré la distance qui sépare Ould Abdel Aziz 52,% et Messaoud ould Boulkheir 16% (une coalition de 11 partis) tout cela n’est pas important apparemment car c’est de moi qu’il s’agit. Il fallait continuer à faire payer l’intransigeance de Ibrahima Moctar Sarr qui, en acceptant d’aller aux élections, a voulu se mettre en porte à faux avec le désir de ceux qui voulaient faire échouer ce qu’ils ont appelé le coup d’état du Général que certains parmi eux-mêmes semble-t ils, auraient suscité. Je devenais ainsi l’ennemi principal à abattre. Ma candidature était la plus gênante aux yeux de la coalition FNDD, RFD et autre anti-Aziz. Tous les moyens médiatiques et politiques furent mis en branle pour me discréditer et me tuer politiquement. C’est dans ce contexte qu’il faut situer la campagne diffamatoire de TAQADOUMY. Elle a apparemment été menée partout à l’intérieur du pays comme à l’extérieur pour faire accepter l’idée selon laquelle IBRAHIMA MOCTAR SARR est un vendu, un suppôt du General, etc.


AVOMM : Justement à propos de ce procès contre Taqadoumy ?


IMS : Bien entendu Taqadoumy ne pouvait fournir aucune preuve, mais le mal est déjà fait et l’objectif de ceux qui voulaient me nuire est atteint. Pour le procès lui-même, il a révélé encore une fois la carence de notre système judicaire. On a laissé croire que nos lois ne prévoient pas de sanctions contre les délits par voie de presse électronique ; c’est une aberration ! En ce qui concerne la diffamation, la loi vise tous les moyens audiovisuels et l’Internet en est un. Plus est, j’ai été membre de la commission qui a préparé cette ordonnance pour le CMJD. Je n’ai pas souhaité ce qui est arrivé à Hanavy, je lui ai exprimé publiquement et devant le procureur ma sympathie, sachant qu’il n’est pas directement responsable. Devant le refus de la rédaction du site de s’excuser, lui-même ne voulant se désolidariser d’avec ses collègues, en bon capitaine de bateau, j’étais obligé de défendre ma dignité. Pour en revenir aux effets de cette campagne diffamatoire, il faut dire que l’objectif a bel et bien été atteint. Il y a eu une véritable défection parmi mes sympathisants qui avaient accrédité bêtement cette thèse. Les partisans de Ould Abdel Aziz ont participé à cette campagne de désinformation, notamment au fouta et au Guidimakha pour dissuader les électeurs de voter pour Ibrahima Moctar Sarr, affirmant que je suis avec eux et qu’ils m’ont bel et bien acheté. Pendant la deuxième campagne, cette intoxication a fait des ravages parmi mes électeurs et je n’étais même pas sur les lieux pour apporter un quelconque démenti .On n’est allé jusqu'à dire que j’ai désisté en faveur de Aziz ou de Messaoud. Pour le reste l’argent a coulé à flot et le slogan ‘’Prenez leur argent et votez pour moi’’ a été contourné, il est vrai. J’en ai accusé le coup, mais ce qui a fini de m’achever est la pétition de 41 personnalités négro-africaines qui, sous le prétexte de prendre distance de tout vote à caractère ethnique ont appelé à voter pour le General Abdel Aziz. Il faut noter au passage que le mouvement qui soutenait leur action a une connotation ethnique car il n’y avait aucun arabe en son sein. En vérité ce qui c’est passé en 2007 avait pris de court plus d’un et un certain « establishment » avait tiré les enseignements du passé et voulait coûte que coûte contenir cette jeunesse courageuse, base essentielle de mon électorat. Ces cadres négro-africains se sont investis dans la vallée pour aider à l’élection du General Ould Abdel Aziz. Je m’adresse aux honnêtes gens, non à ceux qui souhaitent la mort politique de Ibrahima Moctar Sarr. Je m’adresse aux politiciens avertis et objectifs, non à ceux qui sont passés maitres dans l’art de travestir la réalité pour refuser le verdict de l’histoire pour dire qu’au vu de tout ce qui précède Ibrahima Moctar Sarr n’a pas démérité, il a certes perdu des électeurs, mais il a conservé son rang pour être le 5eme (cinquième) homme politique du pays sans moyens. Au regard des résultats obtenus par les différents candidats notamment ceux qui étaient présents à l’élection présidentielle de 2007, son recul par rapport au nombre des suffrages exprimés est moins drastique si on considère que Mr Ould Boukhair qui avait obtenu 9.8% en 2007 et 16% en 2009 est le candidat d’une coalition de 11 partis. Quant à Saleh ould Hanana qui quasiment réalisé le même score que moi en 2007 termine avant-dernier et voit son électorat fondre à 1,3%


AVOMM : Vous avez déjà répondu à beaucoup de questions que nous voulions vous poser mais que répondez-vous à ceux qui relèvent votre prétention à penser que vous pourriez gagner ces élections, le fameux INA WONA, finalement ?


IMS : Certains sont allés vite en besogne en pensant que notre ‘’INA WONA’’ était une réplique du ‘’yes we can’’ de Barak Obama. Le contexte ambiant les y autorise en effet mais en réalité, la première fois que j’ai prononcé le mot ‘’INA WONA’’ c’est bien avant l’avènement de OBAMA. C’était en 2007 à Kiffa lors de la campagne présidentielle. Pour ceux qui peuvent encore en douter la bande vidéo est à ma disposition. Ce ‘’INA WONA’’ c’est exactement celui qui a servi de crédo à mon discours - programme pour les élections de 2009, diffusé par la télévision mauritanienne quand je déclinais les objectifs que je visais pour la Mauritanie, à savoir : réconcilier ses fils, promouvoir un développement harmonieux, être le phare de la sous-région et j’ai conclu en disant ‘’INA WONA’’ (c’est possible). Alors si en réponse à cela mes détracteurs répliquent en disant ‘’WONATAA HAA LAAKARA’’ (ce ne sera jamais) alors pourquoi luttent-ils, s’ils croient que ces objectifs ne seront jamais atteints en Mauritanie ? Si par ailleurs, ils n’ont retenu de ‘’INA WONA’’ que : IBRAHIMA MOCTAR SARR veut devenir président de la république, et qu’ils affirment : cela ne sera jamais possible, là je leur réponds qu’ils ne sont pas ALLAH (SWT) qui dit qu’il donne le pouvoir à qui il veut.


AVOMM : Moralité ?


IMS : Il faut être malhonnête intellectuellement ou myope politiquement pour ignorer les luttes multiformes et les sacrifices sans limites jusqu’aux martyrs du 6 décembre 1987, engagées ou consenties par tous, y compris nos frères arabes conscients et conséquents, dans les avancées significatives obtenues pour la solution de la Question Nationale. De même que nier l’apport inattendu, dans ce cadre, du vote historique de 2007 dans la reconfiguration de la géopolitique nationale et la détermination du caractère incontournable des questions posées, est également faire preuve d’une inconséquence maladive, alimentée forcément par des passions inavouées. Il faut rendre un hommage respectueux à ceux qui ont choisi ce jour le candidat IBRAHIMA MOCTAR SARR dont le seul mérite est d’avoir été là. Je précise pour l’histoire, que ceux qui m’ont porté à leur tête alors que je venais de démissionner d’un grand parti dont j’étais le vice-président avaient mesuré à sa juste valeur la pertinence des positions adoptées à l’époque et que l’histoire a confirmée. Je n’étais pas en vérité un inconnu, non pas seulement pour avoir été l’un des détenus de 1986 le plus médiatisé à cause certainement de mon passé journalistique mais peut-être aussi en tant que Secrétaire Général de Action pour le Changement (AC) de création à sa dissolution et député de ce parti à l’assemblée nationale où j’ai joué un rôle non négligeable dans la défense de nos valeurs et les nobles causes. Comme le président Senghor, j’ai toujours voulu être avant tout un poète, l’engagement politique a été pour moi un sacerdoce à cause de l’oppression nationale que nous vivons; je ne récuse pas le naalanke car il ne m’est jamais arrivé l’idée de minimiser le rôle joué par un Baaba Maal ou une Um Kalsum pour le développement de leur nation. A ces jeunes donc qui m’ont investi, je m’en veux de leur avoir posé tous les problèmes du monde avant d’accepter leur offre. N’eut été l’intervention, in extrémis, du défunt frère et ami Murtudo Diop, je n’aurais certainement pas été candidat comme d’autres pressentis, avaient prudemment évité de se jeter à l’eau.


AVOMM : Tout le monde attendait que le Général fasse un clin d’œil aux partis qui avaient accepté d’aller aux élections du 6 juin ?


IMS : J’avais dit durant la conférence de presse que j’ai tenue à la proclamation des résultats, que notre objectif n’était pas d’entrer au gouvernement. Le président Ould Abdel Aziz ayant gagné, haut les mains, sans aucune aide de notre part, n’a aucune obligation de nous consulter pour former son gouvernement. Mais également personne ne peut nous obliger à participer à la gestion du pouvoir si nous estimons que les conditions ne sont pas réunies. Notre objectif demeure la consolidation de notre parti pour préparer les élections législatives et municipales dont nous demandons la tenue le plus rapidement possible. Cela dit, le bureau politique sur recommandation du conseil national, au lendemain de la proclamation des résultats, avait décidé de répondre favorablement à toute invite des nouvelles autorités pour participer à la gestion concertée des affaires du pays en cette phase cruciale où la Mauritanie traverse une période difficile où elle a besoin du concours de tous ses fils. Il reste entendu qu’à l’AJD/MR nous n’avons jamais fait de l’entrisme au gouvernement un objectif à atteindre coûte que coûte, sinon, nous aurions pu aller avec Sidi Ould Cheikh Abdallah et Oul Waghef lorsque ces derniers nous avaient sollicités pour participer au gouvernement. Nous ne le ferons que sur la base d’une plate-forme qui déterminera le rôle que nous pouvons jouer dans la phase actuelle du développement du pays aux cotés du nouveau président de la république, j’ai eu de très nombreux entretiens avec lui et je crois qu’il a de sérieuses ambitions pour la Mauritanie et qu’il est prêt à relever beaucoup de défis. J’ai lu son programme électoral qui comporte des aspects très intéressants notamment sur le plan culturel et la lutte pour l’assainissement des mœurs politiques et économiques. Cependant, comparativement au programme de l’AJD/MR, il est bien en deçà de nos ambitions. Nous sommes donc prêts à accompagner le président de la République jusque là où il peut s’arrêter par rapport à nos propres objectifs, je lui demande seulement de ne pas oublier la promesse qu’il avait faite à l’issu des États généraux de la démocratie ( EGD) d’appliquer tous les points d’accord de ces journées, je rappelle pour mémoire certains points. L’application effective de la loi criminalisant l’esclavage, la bonne réinsertion des réfugiés, la prise en compte des rapatriés du Sénégal, la régularisation de la situation des militaires exclus de l’armée, le règlement définitif du passif humanitaire, l’officialisation des langues nationales, le service militaire obligatoire, la séparation des pouvoirs, la révision de la grille des programmes des média audiovisuels publics, la réforme de l’état civil entre autres. Nous sommes convaincus par ailleurs que les Mauritaniens dans leur majorité écrasante, chemin faisant, trouveront que pour réaliser l’unité et la concorde nationale dans le cadre d’un développement harmonieux, les solutions proposées par l’AJD/MR sont incontournables.


AVOMM : La période de grâce du président semble s’écourter avec ces inondations et les coupures intempestives d’électricité, qu’en pensez-vous?


IMS : On ne peut que remercier ALLAH (SWT)de nous avoir donné un bon hivernage, nous l’avions toujours souhaité, laissons donc au nouveau président le temps de prendre les dispositions nécessaires pour corriger les erreurs de ses prédécesseurs. J’ai peur que pour des raisons de politique politicienne, certains opposants d’hier enfourchent les chevaux de certains opposants d’aujourd’hui qui avaient de tout temps manifesté leur hostilité à toutes réformes progressistes pour chercher à divertir le gouvernement dans ce qu’il peut faire de positif.


AVOMM : Vos rapports actuels avec la classe politique ?


IMS : Au nom de la ‘’Démocratie’’ une certaine classe politique nous a voué aux gémonies parce que nous avons décidé de penser pour nous-mêmes et par nous-mêmes, nous avons été victimes de toutes les attaques, on nous a traité de tous les noms d’oiseaux pour avoir décidé de participer à l’élection présidentielle du 6 juin 2009. Certains sont allés très loin dans leur indélicatesse jusqu'à oublier les rapports de parenté ou de convivialité dans leurs adresses personnelles et assassines. Nous n’avons pas flanché parce que nous avions raison, quand on a raison on ne flanche pas. Maintenant que notre objectif est atteint si donc c’était à refaire nous le referons! Que l’on ne s’y trompe surtout pas. Toute la classe politique a participé au dépassement de la crise il n’y a donc pas de place à la rancune ou à la jalousie. Il reste que chacun n’a qu’à assumer courageusement ses options.


AVOMM : Les anciens dissidents?


IMS : Pour l’AJD/MR c’est une vieille histoire, malheureuse certes, la porte reste cependant ouverte à ceux qui se repentent et veulent rependre la lutte à nos cotés, dans la discipline et le respect du parti et de ses dirigeants. J’ai lu quelque part que mon ex camarade Ba Alassane Hamadi dit BALAS, s’est plaint auprès du président de la république parce que celui-ci n’a pas appelé IBRAHIMA MOCTAR SARR dans son gouvernement…, cela signifie qu’il pense encore que je suis capable de servir à quelque chose, je l’en remercie très sincèrement.


AVOMM : Les FLAM ?


IMS : Je pense qu’elles se trompent de combat, du moins certains de ses dirigeants. IBRAHIMA MOCTAR SARR ne doit pas être leur programme politique même s’il partage avec eux le même programme politique. Je suis le président d’un parti qui fait ce qu’il peut pour faire avancer la cause, notamment le problème de la cohabitation. Nous sommes divergents sur les méthodes et les stratégies, ce n’est pas la fin du monde; cela n’exclut pas les critiques objectives mais il faut savoir raison garder. Chacun n’a qu’à faire ce qu’il peut de son coté pour arriver à la victoire finale. Je ne sais pas si j’aurai l’occasion d’écrire mes mémoires pour donner un aperçu sur notre itinéraire politique, mais le moment ne m’autorise pas à étaler sur la place publique des aspects de ce combat commun qui peuvent être exploités négativement contre l’objectif essentiel. L’AJD/MR en tant que parti n’a aucune relation avec les FLAM; IBRAHIMA MOCTAR SARR qui considère certains dirigeants de ce mouvement comme de vaillants combattants qui on fait leur preuve et qui peuvent beaucoup apporter à la solution de la question nationale, garde de fortes amitiés avec certains de ses membres qui l’ont toujours accueilli chaleureusement à l’occasion de ses déplacements en Europe et surtout aux USA. Je profite de l’occasion pour remercier l’Avomm et ses dirigeants non pas seulement pour le soutien moral, intellectuel et politique que vous n’avez jamais cessé de nous apporter dans notre combat si difficile, mais surtout pour le rôle avant-gardiste que vous jouez contre l’impunité des crimes commis sous le régime de terreur de Maouya ould sid’Ahmed Taya.


AVOMM : Vous avez perdu en cascade de grands amis et qui se trouvaient être des compagnons de lutte, après Saidou Kane et Ibrahima Kassoum Ba, Murtudo Diop et Mamadou Oumar Sy dit Saghirou viennent de nous quitter.


IMS : La seule question que je me pose au-delà des hommages qui sont diffusés ça et là, est comment faire pour transmettre leur héritage à la nouvelle génération. J’ai déjà conservé intacte la bibliothèque et les archives de Saidou Kane chez moi, on peut même les consulter sur place en attendant la mise en place de la Fondation qui comprendra une bibliothèque fonctionnelle. Tout ceux qui m’ont rendu visite à la maison ont vu comment le Fonds Saidou Kane est bien arrangé et conservé. Son dernier manuscrit est entre nos mains, la Fondation s’en occupera. J’ai été très pris ces derniers temps par les activités politiques, c’est le cas de beaucoup d’autres camarades qui travaillent à la mise sur pied de la Fondation. Avec la disparition de Murtudo, certains se demandent s’il n’y a pas lieu de leur faire une Fondation commune vu les rapports qui existaient entre ces deux monuments, à ce niveau je ne peux pas avoir le dernier mot. Ibrahima Kassoum Ba a laissé une œuvre intéressante sur notre période d’incarcération et à ma connaissance, il était la mémoire de notre lutte. Mon défunt ami Saghirou n’était pas un lettré mais il avait le sens de la conservation de tous les documents concernant cette lutte. Pour notre combat politique et la sauvegarde de nos traditions culturelles, il avait mis sur pied un vaste mouvement de près de deux mille femmes organisées en coopératives. Saghirou avait d’autres facettes inconnues du public, je ne sais pas si je pourrais les restituer. Ces disparitions qui sont de véritables pertes nous renvoient à ce souhait pulaar ‘’YO EN BOOY YAWONDIRDE’’ (soyons encore en vie pour nous faire toujours des misères) et nous exhortent à plus de retenue pour que ceux qui vivrons après les autres, puissent faire la part des choses en excluant pas, des hommages à rendre, ceux avec qui on avait des divergences ou des comptes à régler.


Merci Monsieur le président d’avoir bien voulu accepter de répondre aux questions d’avomm.com. Entretien réalisé par Mireille Hamelin et Mohamed Dogui.
source : www.avomm.com

lundi 17 août 2009

Face cachée de la lune par Safi Ba

En regardant l’image de la petite fille, Mogo de retour d’un long séjour dans un petit village du Fouta, ne manifesta aucun enthousiasme, et osa même une dérision. On pouvait comparer le village de Mogo, posé sur les « gorges du fleuve » à ceux décrits par un écrivain mauritanien, tragiquement disparu, il y a une vingtaine d'années. Villages aux charmes d’un autre temps. L'imagination de l'écrivain le transportait de la sinistre geôle où il croupissait, dans les village de son enfance, aux charmes d'un autre temps.

Il se voyait s’asseoir sur un des nombreux îlots du fleuve, regarder frétiller une vraie carpe dans l’eau , avant de jeter sur une feuille de papier des pensées longtemps mûries dans l’ombre.

Mogo estimait qu’il ne restait plus aux fuutankoobe qu'une sorte de déguisement pour revivre leur l’authenticité. Soupirant que si la modernité avait beaucoup d’avantages, elle avait aussi englouti bien de petits charmes qu’on ne retrouvait plus dans des villages devenus des « villes en pire ».

Il rajoutait, sur un ton amer, que même s’il comprenait que les tatouages de nos parents avaient quelque chose d’archaïque, il ressentait un mal au coeur quand il apercevait sur les lieux de son enfance, le rouge à lèvre vif d’une villageoise avant même de reconnaître le visage de cette dernière.

Il le disait sur un tel ton de quelqu'un qui se serait trouvé face à une Lucie éthiopio-keyanne avec des rastas synthétiques, au bord de sa rivière de la vallée du Rift , il y a trois millions d’années !

Comme, ajoutait-t-il, de surprendre, dans cet endroit où il n’y avait plus d’oiseaux, une poule suffoquant de chaleur parce qu’elle ne trouvait ni arbre, ni arbuste sous lequel s’abriter.

C’était d’autant plus révoltant qu’il ne manquait dans ces maisons ni espace, ni eau.

La poule, continue Mogo, peut trouver son salut sous l’ombre d’une Mercedes ou de tout une autre voiture d’un émigré dans un pays lointain. La poule pourra profiter de l’ombre de ces voitures garées sur des parpaings, en attendant le prochain séjour de leurs propriétaires absents pour des années.

Moi dont la mémoire est sélective et est en quête de souvenirs du Fouta aux hivernages abondants, de sa faune et de sa flore d’antan, je préférai ne retenir de son récit que les moments de baignades dans le fleuve, les nuits au clair de lune et les veillées à la belle étoile. Des étoiles si grosses et si proches, qu’on croirait pouvoir les toucher.

Si j’ai admiré le fait que Mogo avait planté quelques dizaines d’arbres dans sa concession, je déplorais qu’il ait arraché les plantes autochtones, tels les gawdi, les jaabe ou les gijile, que l’eau destinée à ses arbres fruitiers avait fait repousser.

Je ne manquais pas de l’appeler au téléphone pour lui dire que je venais de regarder une émission sur France 2, dans laquelle un milliardaire anglais, admirateur acharné du roi Henri VIII, ( celui qui avait fait décapiter trois des ses épouses successives) , dont il est en train de rénover l’un de ses somptueux palais, affirmait que tous les arbres qu’il y replantait étaient du 16e siècle, donc de l’époque de Henri VIII.

Mogo rit. Je compris alors qu'il n’arracherait plus les jaabi, les gijili, les gawdi de sa concession… Que ces chétives plantes du sahel auraient elles aussi le droit de s’abreuver aux eaux de sa fontaine, et ne seraient plus décapitées.Ces arbres ancestraux resteraient sur le sol de leur naissance, en attendant que l’eau du ciel arrose tous les autres arbres.

Safi Ba

Source : BABABE Loti

mardi 28 juillet 2009

Et si je suis différent de toi

Quelle faiblesse, quelle inconscience, quelle étroitesse d´esprit pour celui qui ne peut pas concevoir qu´on soit différent de lui. Si je suis différent de toi en quoi cela diminuerai à ton être, en quoi cela s´opposerait a ta liberté, en quoi cela pourrait nuire à ta culture et à ta religion. En quoi cela pourrait te faire sauf te grandir, sauf t´enrichir, sauf participer à ta perfection et à perfection de ton monde. En quoi cela pourrait te faire sauf te permettre de comprendre la quintessence des choses, de contempler la beauté de l´oeuvre divine. Ma différence, ma singularité, mon égo sont tes reflets. C´est à partir de moi que tu peux te comprendre, que tu peux t´apprécier, apprécier et valoriser ton être. Pourquoi alors ne souhaiterais tu pas que je sois ce que je suis.Je suis ton miroir, je suis ton reflet et je suis finalement ce sans quoi tu n´existerais pas. Pourquoi alors ne pas accepter que je sois différent de toi dans ma couleur ma couleur de la peau, dans mon appréhension des choses, dans façon de penser, de concevoir, de critiquer, dans ma façon de me comporter. Pourquoi ma culture doit être celle de toi .Pourquoi mes réalités sociales doivent être abandonnées, supplantées au profit des tiennes.T´interroges- tu s´il n´y avait que toi seul sur cette terre que signifierait ton existence ? Accepte la tolérance et en acceptant la différence mon frère, ma soeur, mon ainé, mon cadet, mon voisin, ma voisine accepte la différence que tu sois blanc, jaune et noir, que peulh, bambara, wolof, soninke, beïdane ou harratine, que tu sois woulad Bousba, Idawaly, smasside, jalaalo, kaladio, tegg ou je ne sais quoi. Sais-tu bien que la noirceur, l´obscurité mettent en valeur la lumière. N´as-tu vu pas la belle alternance, la belle dialectique de la nuit et du jour, quelle perfection. Regarde l´oeil, où le noir et le blanc cohabitent dans la différence mais dans la perfection. Pense encore au chaud et au froid, au male et la femelle et bien tant de choses qui révèlent la perfection de notre monde.Je m´adresse à toi, je parle à toi mon frère, ma soeur, mon voisin et même toi qui pense que nous ne partageons pas le même pays. Tu sais pourquoi aujourd´hui j´ai décidé de parler et d´écrire pour que tu comprennes à jamais que nous pouvons nous aimer dans notre différence, que nous pouvons nous compléter et évoluer dans cette acception de différence et bâtir de grandes choses, des nations et des pays.Aujourd´hui la construction de notre monde, de notre pays nous interpelle au plus profond de notre âme. Certains ont été victimes des douleurs infinies de nos systèmes politiques, sociaux et culturels, de nos gouvernants et de nos dirigeants politiques. Ces politiques ont précipité l´effondrement de nos valeurs, ont causé la famine. Les violations flagrantes des droits humains, l´exclusion sociale, l´esclavage dans notre pays ont assez fait de victimes. Leur solution se trouve en nous et elle est une obligation, une exigence morale pour chaque citoyen de s´y conformer pour retrouver la quiétude et l´harmonie : acceptez la différence sous toutes ses formes, acceptez le dialogue et détruisez la tribalisation de l´état, l´ethnicisation, la régionalisation et la patrimonialisation du pouvoir et des biens de l´état. Acceptez vous les uns les autres, dialoguez, vous allez vous comprendre sans nul doute.
Abdoulaye BaMontréal,
QChttp :www.refusdemarchan dernotredignite. blogpost. com/

Source: flamnet.net

mercredi 15 juillet 2009


Nous voilà encore repartis comme en l’an 40… Une élection présidentielle, une floraison de candidats, des discours et des gestes, des tentes et la fête ; bref, tout pour faire un évènement. Avouons que nous aimons bien ça nous autres mauritaniens. Car quoi de plus efficace pour nous permettre, le temps d’une hystérie collective, d’oublier les vraies questions. Celles-là mêmes qui me font répéter à tue-tête, et depuis bien longtemps, que le problème de la Mauritanie n’est pas conjoncturel, mais bien structurel.

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Et c’est dans ces moment-là, qu’on se plaît à circonscrire le débat dans une logique monothématique, de préférence conjoncturelle, pour éviter que les autres sujets, les vrais, ne viennent brouiller les alliances du moment, et révéler au grand jour des accointances indigestes pour l’électorat épris de cohérence et de lisibilité.

Pour éviter que se révèlent les secrets d’alcôve entre la carpe et le lapin, les alliances incompréhensibles entre ceux qui défendent publiquement le bilan de TAYA, et ceux qui prétendent éradiquer définitivement le système TAYA, on mettra subtilement sur le présentoir, le duopole putschistes/ anti-putschistes. Mais on omettra volontairement toutes les nuances qui peuvent rendre les choses plus complexes.



On négligera par exemple de dire que parmi les anti-putschistes d’aujourd’hui, certains ont été, il y a si peu longtemps d’ailleurs, de fervents défenseurs du putsch, et l’auraient même inspiré et suggéré aux militaires…N’est-ce pas plus aisé de s’enfermer dans des schémas simplistes pour faire conjoncture ?

Mais la communication étant aussi l’art de convaincre sans avoir forcément raison, on a fini par enfermer l’opinion dans ce dogme ; au point que toute tentative de nuancer le débat apparaît comme une insupportable hérésie aux yeux de certains. Parler des questions de fond n’est pas la priorité : celle de la cohabitation entre nos différentes composantes nationales, celle de l’esclavage, celle de l’implication juste et équitable des nos différentes communautés dans la gestion des affaires publiques, celle du redécoupage électoral qui rende plus efficientes nos élections locales, et enfin celle de la vraie réforme constitutionnelle, qui réaffirmerait l’identité plurielle de la Mauritanie, officialiserait toutes nos langues nationales, et pour répondre à la conjoncture, redéfinirait le statut de notre armée, pour la consigner définitivement dans ses fonctions de sécurisation de notre territoire national.

Cela soulèverait bien trop de divergences parmi les alliés du moment et gâcherait probablement la fête. Cela empêcherait également certains partis, qui ont du mal à vivre politiquement tous seuls, parce que justement la date de péremption de leur discours politique est largement dépassée, d’exister le temps d’une alliance conjoncturelle.

Pour masquer tout cela, rien de bien mieux qu’une bonne simplification des oppositions, où les slogans tiennent le haut du pavé, et le discours idéologique relégué à plus tard. Et pour faire encore plus simple, on cristallisera toute sa haine sur l’adversaire du moment ; de préférence le plus proche de soi, prenant pour argent comptant et reprenant à son compte les rumeurs les plus invraisemblables à son sujet. Il est bien connu que les opposants sincères au système mauritanien sont frappés de masochisme intellectuel. Se faire peur et se faire mal étant le sport favori de beaucoup d’entre nous. Sans doute parce que nous avons été tellement habitués au traumatisme, que le succès politique d’un des nôtre, ou tout ce qui peut s’annoncer comme tel, devient suspect. Ibrahima Moctar SARR n’est victime que de cela, et de rien d’autre !

Il n’a pas arrêté de marteler, et ce depuis la première transition, que l’essentiel est ailleurs, c’est-à-dire, dans la résolution de la question nationale, et pourtant il y aura toujours des gens pour écrire qu’il a trahi la cause. Alors qu’il a même du mal financièrement à boucler sa campagne, pendant que les autres candidats se pavanent dans de rutilants 4x4, quand ce n’est dans les hélicoptères de l’armée, il y aura quand même toujours des gens pour écrire qu’il a été acheté à coups de millions. Qui se demande la provenance de l’argent de campagne des autres candidats ?

Apparemment dans cette campagne électorale, quand on ne s’appelle pas Ibrahima Moctar SARR, ou KANE Hamidou Baba, on est exempté de cet interrogatoire. Aller chercher la vraie raison…Il n’y a personne non plus pour s’insurger contre la censure dont est victime l’AJD/MR par la HAPA, parce qu’elle tente de replacer le débat sur les questions de fond.. Où sont passés tous ces sincères défenseurs du principe même de la démocratie ? N’est-ce pas le principe qu’on défend ? Où alors, dois-je penser que c’est une défense à géométrie variable ? Non, rien de tout cela ne se fera. Car médiatiser ces évènements reviendrait à battre en brèche l’idée acquise par certains que nous sommes dans le camp de AZIZ. A tous ceux-là je dis que nous ne sommes que dans un seul camp : celui de notre programme.

Nous n’avons et n’aurons de préférence qu’au plus offrant programmatique. Ayant expérimenté tous les acteurs du jeu politique actuel, nous savons désormais qu’il n’y a pas pour nous d’alliés prédestinés. Nous savons également que tous les autres candidats, en dehors de Ibrahima Moctar SARR, ne feront que des réformes cosmétiques et minimalistes. C’est pour ça que notre priorité n’est pas de faire de la lutte par procuration, mais bien d’être à la base de la vraie transformation sociale. Nous ne sous-traiterons pas le combat, nous le mènerons. Et si au besoin, nous devons faire des alliances, celles-ci seront programmatiques. Ce fut le cas avec Ahmed Ould DADDAH avec la plate-forme des 35 points avant qu’il ne la dénonce de facto. Nous avons voulu en son temps que ce soit le cas avec Sidi sous le gouvernement de Waghef 1, mais on nous rétorqua qu’il n’y avait pas de discussion possible sur le programme. Nous déclinâmes l’offre. D’autres y ont été sans condition. Et c’est nous les opportunistes !

Mais pour sûr, l’enferment actuel du débat politique dans un réduit thématique coûtera cher à tous les citoyens soucieux de voir advenir le vrai changement. Cheikh Hamidou KANE disait que « l’évidence est une vérité de surface ». Ce qui apparaît aujourd’hui comme le seul débat possible dans cette élection est cela même qui nous perdra. Car à force de noyer, comme on a l’habitude de le faire l’Essentiel dans l’évènementiel, on donne au système la possibilité de prospérer sur la facture de nos schémas simplistes et réducteurs. Et ça, le candidat Ibrahima Moctar SARR s’y refuse. Vaille que vaille !

Bocar Oumar BA
Directeur de campagne du candidat Ibrahima Moctar SARR en France.

Source : ajd-mr.org

mercredi 8 juillet 2009

CONTESTATIONS ET REVENDICATIONS

CONTESTATIONS ET REVENDICATIONS
EN MAURITANIE
Près de 50 ans après son accession à l’indépendance, la Mauritanie apparaît comme l’un des pays d’Afrique noire et du monde Arabe où les mouvements politiques, syndicaux et scolaires de contestations, de revendications ou bien d’opposition au pouvoir, sont rarement entrepris. En plus, jamais aucun régime politique ne s’est véritablement senti ébranlé par les différents coups qui lui étaient assenés de l’intérieur ; qu’il s’agisse de grèves, marches, meetings, sit in, pétitions, manifestes, appels au boycott ou à la désobéissance civile…

Au niveau national, deux dates se distinguent par des mouvements de grande ampleur qui se soldèrent par des échecs cinglants pour leurs initiateurs et lourds de conséquences pour le pays.
En Janvier 1966 le décret d’application de la loi rendant l’étude de l’arabe obligatoire dans l’enseignement secondaire conduit les élèves négro africains à déclencher dans les lycées de Nouakchott et de Rosso un mouvement de grève générale qui s’étendit rapidement aux collèges de Kaédi et d’Aïoun. L’événement, soutenu par le « Manifeste des 19 », dégénère, in fine, en violents conflits raciaux faisant 6 morts et 70 blessés.
Le pouvoir ne fléchit pourtant pas : les élèves furent renvoyés dans leurs familles et les 19 hauts fonctionnaires signataires du Manifeste suspendus et poursuivis devant la justice.
Le premier acte vers l’arabisation du système éducatif national était ainsi posé. Dès le 28 Novembre 1974, dans son Rapport sur l’état de la Nation, le Président Moktar Ould Daddah déclarait : "L'arabisation de tout notre système d'éducation est désormais engagée d'une manière irréversible … ».
Le clivage entre élèves de communauté négro mauritanienne et ceux de la communauté arabe AUSSI. Ce fossé ira en se radicalisant dramatiquement et chaque jour la perspective d’une véritable unité nationale s’éloignait un peu plus. Cette situation diaboliquement exploitée par des milieux extrémistes arabes, déboucha sur des opérations « d’épuration ethnique » de 1986 à 1991 ponctuées de violations gravissimes des Droits de l’Homme sur une grande échelle.
L’Année 1991 fut précisément, de toute l’histoire du pays, la plus féconde en mouvements de tout genre alternant ou combinant à la fois grèves, marches, pétitions et appels au boycott…ou motions de soutien.
En avril, prenant tous ses opposants et détracteurs à contre-pied, le Colonel Moawiya, au pouvoir depuis le 12/12/84, invite unilatéralement les citoyens à un référendum constitutionnel suivi d’élections générales.
Il est indéniable que des facteurs externes ont beaucoup pesé sur la timide ouverture démocratique du régime :
- L’indignation unanime de l’opinion internationale suscitée par les actes criminels commis à l’endroit de la communauté haalpulaar à partir de 1986.
- Le discours de La Baule prononcé par François Mitterrand le 20 juin 1990.
- La Guerre du Golfe du 17 janvier au 3 mars 1991.
Le processus démocratique amorcé, sera contrôlé de bout en bout par l’homme fort du pays qui n’hésitera pas à faire usage du bâton et de la carotte pour mater ses adversaires.
Il n’aura cure ni des « émeutes du pain » à Nouadhibou le 2 juin 1991, ni de la grève générale de 48 h lancée par l’U.T.M. pour les 19 et 20 juin portant sur des revendications salariales encore moins des gesticulations d’un Front Démocratique Uni pour le Changement (F.D.U.C.) empêtré dans ses contradictions.
Jusqu’au 03 Août 2005, Moawiya et son parti le P.R.D.S. eurent le champ totalement libre sur l’arène politique en raison du double boycott par l’Opposition des élections (législatives de mars 1992, présidentielles de décembre 1997), et de l’incapacité « épidermique » de ses dirigeants politiques à se regrouper durablement au sein d’un Front uni.

Les freins au dynamisme, à la crédibilité, à l’efficacité et à la popularité des mouvements revendicatifs et des partis d’opposition sont multiples.
Il est cependant parfaitement possible de les surmonter en se consacrant davantage à l’ancrage de la démocratie, à la défense de l’intérêt général, au règlement des problèmes de la cohabitation et de l’unité nationale, à la lutte contre l’ignorance, la pauvreté et l’enrichissement illicite. Tout un programme, n’est ce pas ?

Issa Mamadou DIOP
Conseiller Municipal
Nouadhibou

dimanche 5 juillet 2009

Nouadhibou : PC mobiles, une innovation d’AJD/MR

Ils étaient des centaines de jeunes et de femmes; militants et sympathisants d’AJD/MR à se donner rendez-vous ce vendredi dés 23h au siège du partis sis Hotel Nassiba au Bagdad Robinet 2 de Nouadhibou .


Ce meeting organisé par les responsables des comités du 1er,2ém,3ém et 4ém robinet marque le début d’une série de meetings de quartiers que compte faire le directoire régional de campagne du candidat de l’unité nationale Ibrahima Moctar Sarr ,sous la houlette de Thiam Ousmane .

Dans son discours le directeur de campane a rappelé les grands axes du programme de Ibrahima Sarr qui va de la révision constitutionnelle ,au partage des pouvoirs et des richesses en passant par des réformes économiques .Monsieur Thiam dira que parmi les dix candidats ,il y a sept qui sont des candidats de la continuité et que son parti ne va jamais s’allier avec le diable .« Nous voulons que certains Mauritaniens se rachètent s’ils veulent le faire sincèrement « a t-il souligné .« Les mauritaniens ont besoin de la concorde et l’unité nationale. La Mauritanie peut être le Brésil de l’Afrique à condition que nous ayons des Hommes capables de gérer la gérer « Affirme M Thiam .« Nous voulons que quand il y a une main tendue par le maure qu’elle soit acceptée par un noir et quand il y a une main tendue par un noir qu’elle soit acceptée par le maure « a conclu le coordinateur sous les applaudissement de la foule qui répètent en chœur moumkin, inawona, awa niana, mouna nekk.


Auparavant la coordinatrice adjointe, la responsable des femmes, le responsable des jeunes ont exhorté les militants à retirer leurs cartes d’électeurs et à ceux qui n’étaient pas inscrits à aller s’inscrire car « notre combat, ce sont les cartes « ont-ils souligné avant de mettre en garde les militants contre les antis-démocratie qui utilisent les moyens financiers pour acheter les consciences des citoyens .


Après la traduction en langues nationales, un séance de sensibilisation sur les modalités du vote qui consiste à montrer le logos Le rendez-vous est pris pour Dimanche à Hay Madrid ; la seconde étapes .
Source : service communication (Directoire Nouadhibou)
Ba Souleymane Fallilou