lundi 26 octobre 2009

AJD/MR OU LE PRAGMATISME EN MARCHE par Adama NGAIDE


On ne peut pas comprendre l’action et la dynamique politiques de l’AJD/MR sans tenir compte de l’impérieuse exigence que ses dirigeants, ses cadres et ses militants donnent à la question nationale, à la problématique qui en découle et finalement à la réalisation de son projet de société lequel projet, comme l’a rappelé le président Ibrahima Mokhtar Sarr dans sa toute dernière interview, est en osmose, comme le dirait le biologiste, et en cohérence avec la nécessité de créer un environnement sociopolitique qui garantirait le droit et la justice à tous les mauritaniens.


C’est justement l’ignorance et la banalisation d’une telle exigence fondamentale qui conduira notre pays aux dérives et aux crises cycliques qui semblent aujourd’hui hypothéquées l’avenir de la Mauritanie. En scrutant le bilan macabre de l’armée on se rend à l’évidence, avec tristesse, que l’opposition démocratique est passée à côté de son combat, celui de la défense de ce qu’il y’a de plus cher : le droit à la vie.


La création de l’AJD/MR et l’arrivée de Ibrahima Mokhtar Sarr comme Président incontestable, légitime et incontesté, aideront à faire comprendre les limites objectives des faux leaders de l’opposition ; Plus intéressant encore sera le nouvel élan dans la remobilisation autour des questions pendantes ignorées et banalisées par une opposition démocratique qui a longtemps foulé au pieds les principes qui fondent même son existence tellement que ses collisions avec le pouvoir sont devenues éloquentes.


C’est cette grammaire politique devenue difficile à capter par le commun des mauritaniens qui justifie, grandeur nature, la prise d’acte de l’AJD/MR après le fameux coup d’état contre SIDIOCA. Or si prendre acte ne signifie pas Condamner, il ne signifie pas pour autant soutenir. Loin s’en faut. Prendre acte signifie, constater une action, l’analyser et se positionner.


Dans le cas mauritanien, il s’agissait d’un énième coup de force organisée par une armée affairiste, tribalisée, ethnicisée contre des institutions du même genre; Des institutions qui ont longtemps refusé de faire de la COHABITATION une préoccupation. Or la cohabitation reste pour l’AJD/MR une sine qua none à la réalisation de l’unité nationale et à la concrétisation du développement. Subséquemment, une mise en scène du genre causée par une armée affairiste et contre des institutions racistes n’est qu’un facteur explicatif de l’approfondissement de la crise. Coup d’état ou pas notre pays est plongé dans une crise politique d’origine discriminatoire générée par l’ensemble des régimes qui se sont succédé depuis notre accession à l’ «indépendance».


Et comme l'AJD/MR a une suite dans les idées, elle a pris acte pour rappeler sa préoccupation majeure...On la qualifia de neutre et de souteneuse! Nous étions les seuls a posé des conditions et des exigences pour participer à l’idée d’un gouvernement sous SIDIOCA pendant que d’autres s’empressèrent à accompagner les nombreux forfaits d’un gouvernement qui n’a pu faire mieux que ses prédécesseurs : racisme institutionnalisé, Esclavage accentué, féodalité banalisée, crimes économiques tolérées, passif humanitaire bâclée par une société civile instrumentalisée aidée par une opposition prébendiere qui court derrière des postes, pour ne citer que ces thèmes encore d’actualité. Nous étions les seuls et aucune rhétorique aussi savante ne pourrait démontrer le contraire.


Nous ne sommes ni des souteneurs encore moins des neutres. La neutralité de l’AJD/MR et de ses leaders aguerris surprendrait plus d’un. Ne pas soutenir ou ne pas condamner ne signifie guerre ne pas avoir une opinion ou une position. Notre position est la résultante d’une analyse logique et profonde des réalités politiques nationales concrètes et non abstraites et imaginaires marquées par une exclusion terrible des noirs et une paupérisation croissante des populations. Paupérisation qui est un corollaire même des politiques causées par les crimes économiques, la corruption, les vols organisés par une élite prédatrice flanquée de ses courtisans de toutes sortes.


C’est toute cette politique qui fait que le «Ina Wona» n’est naïf encore moins démagogique. Il est philosophique. Il est aussi essentiellement politique. Il renvoie l’idée selon laquelle le noir mauritanien fut-il peut bien diriger le pays. Le «Ina Wona» loin d’être une invention naïve et démagogique est au contraire un «Yes We Can» porteur d’un véritable projet de société que nous avons bien défini et qui est rendu public à tous les mauritaniens.


Ce «Ina Wona» est une forme révolutionnaire qui exprime une révolte consciente et un engagement ferme à croiser le discours à celui du «Wonata Ha Lakkara» véhiculé par les négres de service, les mauritaniens incapables et les innombrables complexés qui peuplent notre société.


Donc notre «Ina Wona» est une invention politique consciente, conséquente et qui cadre bien avec une exigence fondamentale, celle d’une démocratie totale. Des erreurs ont été commises. Des approximations et des velléités inutiles ont été vécues mais l’AJD/MR se porte assez bien dans un environnement politique très hostile et dans lequel nous avons peu d’amis et beaucoup d’ennemis et où l’argent, l’art de mentir, de ruser et courtiser font légion….Des erreurs, des tergiversations, nous en connaîtrons encore. C’est le principe même de la vie qui devrait être soutenu par le principe du débat interne heuristique, civilisé et contradictoire pour hisser l’AJD/MR au sommet.


Au moment où toute l’opposition même les plus «radicaux» et les plus «excités» affichent une indifférence notoire face à la question nationale lui privilégiant des analyses sur la prouesse démocratique d’un système politique englué encore et toujours dans les pratiques injustes profondément enracinées et visibles, l’heure devrait être dédiée à la concertation et à la mobilisation autour de la question nationale pour sauver une opposition mourante et un pouvoir neutralisé par des auteurs de crimes économiques et des crimes de sang soutenus par des « intellectuels » stomacaux.


Sommes-nous en face d’un exemple d’infantilisme politique ou d’un crétinisme politique suicidaire ou alors d’une GRANDE COMPLICITE entre certains leaders politiques qui sont dans le secret des dieux. Cette dernière est plausible. Car ce coup d’état contre SIDIOCA, ces NEGOCAITIONS ayant accouché d’un président Ex Général, toutes ces péripéties n’ont pas encore révélé aux mauritaniens les vrais secrets. Mobiliser dés le départ pour rétablir SIDIOCA via le droit et la justice, cette opposition a fini par accepter le coup d’état tout en s’assurant honteusement de sauvegarder et de prendre sa part du gâteau (participation au GUNT, maintien à la présidence de l’assemblée, maintien des députes, des maires avec tout ce que cela occasionne comme dépenses et avantages captés du contribuable mauritanien…..) au moment où la pauvreté sonne à la porte de la majorité écrasante des mauritaniens.


Cette manière de pratiquer l’opposition politique est très problématique et laisse même penser qu’il existerait un système de complicité et d’intelligence avec ceux qui règne en maître depuis un demi-siècle. Dans les semaines à venir nous nous attendons à une implication plus poussée de cette même opposition dans les affaires du pays. Un signal fort a été déjà accompli avec la nomination d’un «opposant» comme Ambassadeur !


On dira tout ce qu’on voudra mais il serait suicidaire de ne pas admettre que notre «opposition démocratique» a brillamment participé à la mascarade et à la légitimation du coup d’état qu’elle a prétendu combattre. Et en retour, elle devrait bénéficier, selon toute logique, de plusieurs récompenses pour avoir bel et bien été actrice de ce miroir aux alouettes, ce faux véritable combat pour la « défense de la démocratie », qu’elle a animé des semaines durant, grâce à ses relais extérieurs dormants et visibles gérés par des d’éminents chercheurs d’emploi qui se définissent tantôt comme des opposants tantôt comme des droits de l’hommiste. D’ailleurs des appels du pied sont déjà enregistrés avec des communiqués de certains partis.


L’avenir que nous prédisons est évident en ce que notre opposition a toujours été ancrée dans des querelles de positionnement et jamais dans un combat pour les valeurs et l’avènement de la démocratie. Le racisme d’état qui prévaut et les nombreuses injustices sociales (féodalités, esclavage, détournement de l’argent public, pillage des projets financés sur des prêts payés par les générations futures……) devraient donner normalement à l’opposition une image nationale et internationale incontestable qui passe par des dénonciations permanentes et actives et par un travail de concertation (pas d’affrontements) et de coordination de réveil, d’éveil et de conscientisation pour amener les mauritaniens à mieux comprendre le jeu de tromperie bien entretenu par une l’onction intellectuelle et politique de certains cadres soucieux de leur carrière politique et professionnelle.


Il est temps de prendre l’AJD/MR comme une source politique. En effet, le principe d’action politique de l’AJD/MR s’appuie sur la réalité politique concrète et non abstraite que le militant politique engagé et l'intellectuel achevé doivent prendre comme référence pour guider et forger les actions et les pensées qui structurent toute action politique mais aussi construire tout argumentaire visant a éclairer les opinions.


C’est fort donc de ce principe où de cette logique que l'AJD/MR est en train de faire le pari sur le combat pour la démocratie chantée, ça et là, par des démagogues et des démocrates new look et par une «opposition génétiquement modifiée» (OGM), nous avons nommé l’opposition mauritanienne qui, dans sa majorité écrasante, s’est encore fourvoyée. Helas.


Adama NGAIDE dit Ibrahima. Computers & Softwares Business solutions Counselor


Source: AJD/MR

lundi 19 octobre 2009

POÈME PULAAR: Ko mi ɓaleejo

Komi ɓaleejo mo yarataa ƴiiƴe
komi ɓaleejo mo jibidinaaka e ñiiƴe
komi ɓaleejo caltiiɗo piile
komi ɓaleejo haa nanndumi e niile
komi ɓaleejo ceeɓɗo jiyle e hakkille


Komi gooto e maɓɓe jarlitiiɗom
boɗo wiyi kurum haa nanndumi e jane cumɗe
mo sooyniimi sikkata ko mbolo gawde
jettiiɗomi yerondirami e gaɗa barme.


Mboɗo wiyi kurum
nguru ɓaleejo ngu mi hersiraani
komi gooto e maɓɓe tampere mum tan ɗaminiiɗo
ƴiiƴe miskineeɓe jaafiiɗo
warñeende maɓɓe haa darnga polliiɗo
komi gooto e maɓɓe pellitɗo
huutoreede haa ummital caltiiɗo
paɗe potal ɓoorniiɗo
jammbere pinal bakkiiɗo
goonga haa les ndallaaji e tillisaaji cunnotooɗo
cukke majjere haa wonta karaaje duugotooɗo


Hanki daabaa majjiranooɗo
njeeygu, ngostiigu kam e warngo mehre,
sikke alaa hannde yoɓe paam ɗo jeddi ngalaa
ɓaleejo ko bittoowo no maɓɓe
kiñoowo, daartoowo,
juurnatooɗo , bayloowo, pinndinoowo
ndeke so tawii ko´o daaba, ɗi keewii
ko eɓe nana, yiɗi jaɓa, yiɗi saloo
ciiɓagol ƴiiƴe yawtii
ngati hoodere ɓaleejo feeñii
yoo taw ko nde lewñoore haa ummital.


Kaaw Tokosel Tuure- Jowol..

jeudi 15 octobre 2009

INTERVIEW - Jean Sarkozy assure être un "dauphin" au milieu des "requins".Propos recueillis par Saïd Mahrane

ENTRETIEN AU POINT Le futur président de l'Epad s'explique sur la polémique.

Le Point : Népotisme, héritier, dauphin... Que n'entend-on pas à votre sujet depuis l'annonce de votre candidature à la présidence de l'Epad...

Jean Sarkozy : Quand on parle de dauphin, je comprends mieux pourquoi : j'ai vu qu'il y avait un certain nombre de requins autour de moi et que c'était la seule façon de leur résister. Je ne découvre pas le bruit des canons. J'ai été attaqué sur tous les chapitres : mon âge, mon nom, mon activité, y compris sur les éléments les plus intimes de ma vie, comme la religion de ma femme. Ce n'est jamais agréable - et c'est un euphémisme -, mais, en même temps, il n'y a pas d'engagement en politique possible sans attaques. Je comprends certaines interrogations auxquelles je veux apporter une réponse sur le terrain des idées, sur le terrain du projet. Mon ambition est de les convaincre de la pertinence de ma vision pour La Défense. Après, il y a des attaques ad hominem qui sont proférées. Pour moi, le débat démocratique ne doit pas se placer sur ce terrain-là. Laissons parler les actes et qu'on en juge après.

Êtes-vous surpris par l'ampleur de la polémique, qui va au-delà de la gauche et qui dépasse les frontières ?

Est-ce proportionné par rapport à la réalité de ce qui est en jeu ? Non. Est-ce que cela me surprend ? Pas vraiment. Ceux qui critiquent sont un peu amnésiques. De mon élection au conseil général à mon mariage, en passant par mon autre élection à la présidence du groupe, on me fait les mêmes procès. Chaque élément de mon engagement est sujet à la plus grande attention. J'ai compris que, lorsqu'on s'appelle Sarkozy, les choses sont parfois plus difficiles.

Vous parlez de la classe médiaticopolitique, mais beaucoup de Français sont aussi pour le moins déconcertés par votre ascension...

Tout le monde sait que beaucoup de réactions sur Internet, sous couvert d'anonymat, ne sont jamais inspirées des meilleurs sentiments. Et tout le monde sait bien que les différentes formations politiques s'organisent pour orchestrer des ripostes. Prenez la fameuse pétition contre ma candidature. Elle a été lancée par un élu d'opposition MoDem qui se fait passer pour un habitant de La Défense inquiet... Je respecte ses convictions, mais il faut replacer ces éléments dans leur contexte. Je suis ouvert aux interrogations. Depuis deux ans que je suis élu, je n'ai pas cherché à soigner mon image sur les plateaux de télévision. Je suis sans cesse sur le terrain et sur le fond. C'est la raison pour laquelle je suis calme et serein dans l'appréhension de ce qui se passe autour de moi et qui dépasse ma seule candidature à la présidence de l'Epad. Je veux juste rappeler que j'ai été élu par les habitants de mon canton et dès le premier tour, à près de 52 %. Cette légitimité, on peut aussi me la contester. Des gens peuvent faire des pétitions pour demander si les habitants de Neuilly ont eu tort de voter pour moi. Et ils trouveront toujours quelqu'un pour signer et dire que c'était une mauvaise idée. Écrivons un texte de loi m'interdisant de me présenter à une élection parce que j'ai 23 ans et que je m'appelle Sarkozy.

Que répondez-vous à cet internaute du Point.fr qui écrit à votre sujet : "Il a beau dire et beau faire, il n'aurait jamais atteint un tel degré de responsabilité sans avoir un tel nom..." ?

Je veux lui dire qu'il se trompe et qu'il est, lui aussi, victime d'une campagne de désinformation. Il faut replacer les choses dans leur contexte : j'ai été élu ! Je voudrais dire à cet internaute que je comprends les questions qu'il se pose. Seulement, les citoyens qui m'ont élu me jugent sur mon action, sur mes propositions... À ce titre, ils sont beaucoup mieux placés que les personnes qui raisonnent au tribunal des raccourcis, des préjugés et des idées reçues.

Avez-vous informé votre père avant de vous porter candidat à la présidence de l'Epad ?

Je ne m'en cache pas. J'ai pris mes responsabilités et je l'en ai informé. Je lui ai dit ma volonté d'être candidat, comme d'ailleurs aux gens qui m'aiment et dont je me sens proche.

Quelle a été sa réaction ?

La même que depuis mes débuts en politique. Dès lors qu'il s'agit de mon combat, il a estimé qu'il me revenait la liberté d'en décider. Cette polémique lui porte d'une certaine manière préjudice... J'ai surtout le sentiment que ceux qui ont fait une affaire de cette candidature à une élection ont cette intention. Pour le reste, je suis là pour rétablir la vérité, car une stratégie du mensonge et de la désinformation a été adoptée par l'opposition. Quand on parle d'une nomination, alors qu'il s'agit d'une élection, ce n'est rien d'autre qu'un mensonge ! Quand on dit que j'ai été propulsé au conseil général sans aucune compétence, c'est encore un mensonge ! La présidence de l'Epad suppose une solide connaissance des dossiers et une certaine expérience... C'est vrai. C'est donc une question de crédibilité. Et ceux qui vont être appelés à en juger seront 44 élus du conseil général qui ont entre 30 et 80 ans et qui me voient travailler quotidiennement depuis deux ans. Aussi bien à la tête de la commission Transports - ce qui m'a amené à m'occuper de sujets majeurs pour La Défense et pour l'ensemble du département - qu'à la présidence du groupe. C'est fort de cette légitimité-là que j'ai proposé ma candidature.

Où en êtes-vous dans vos études ?

[Son Blackberry vibre. Il découvre la déclaration de Julien Dray, qui admet sa "légitimité". "C'est cool, je vais l'appeler", dit-il.] Au sujet de mes études, j'ai fait un choix exigeant qui est celui de concilier mon engagement politique, mes responsabilités d'élu et ma formation universitaire. Je le fais donc à la mesure des possibilités et de l'agenda qui est le mien. Mais il est clair que la priorité va à mes responsabilités d'élu.

En quelle année êtes-vous ?

J'ai validé trois matières de ma deuxième année présentée. Et je peux même vous donner les notes : 11 en histoire des idées politiques ; 14 en finances publiques et 19 en droit immobilier et en droit civil. Vous pouvez vérifier. Je présenterai les quatre matières restantes lors du prochain contrôle, à la mesure de mes disponibilités. Et dans un an et demi, j'aurai ma licence !

Quelles leçons tirez-vous de cette affaire ?

Je pense qu'il y a toujours des enseignements à tirer des difficultés que l'on rencontre. Ce n'est évidemment jamais agréable, mais cela renforce et permet de tester la vocation qui est la mienne. Il est nécessaire de prendre du recul, de rester calme et serein et, surtout, de ne pas réagir sur le terrain de la politique politicienne nationale, sur lequel on veut m'emmener. Enfin, ne rien changer à ma méthode de fonctionnement ni à ma vie d'élu.

Serez-vous candidat à la présidence du département en mars 2011 ?

La question ne se pose pas aujourd'hui. Je suis engagé dans un combat difficile, la présidence de l'Epad. Il me reste à mener une campagne dans cette perspective et à préciser ma vision des choses. Je suis très concentré.

Où sera Jean Sarkozy dans vingt ans ?

Je ne regarde pas aussi loin. Permettez-moi donc de répondre à Jean Sarkozy demain. Je serai concentré sur mon travail, sur des étapes importantes. Ensuite, j'ai conscience que ma situation personnelle rend tout compliqué, mais je fais face.

lepoint.fr

Quasiment toute la Mauritanie infestée par les criquets

Quasiment toutes les régions de Mauritanie sont infestées par des criquets, à tous les stades d'évolution, dont certaines populations sont en phase de regroupement, a annoncé mardi le centre national de lutte antiacridienne (CNLA) à Nouakchott. "Des populations acridiennes sont dispersées sur presque l'ensemble du pays. Ces populations sont en début de regroupement notamment aux environs de Nouakchott et au Trarza" (région du sud-ouest comprenant Nouakchott), affirme cette structure étatique spécialisée dans la lutte contre le criquet pélerin. Les densités varient, suivant les régions, de quelques individus dispersés à 1.900 insectes voraces par hectare, souligne le CNLA, dans un communiqué publié sur son site internet. La situation écologique demeure favorable au développement des criquets, la pluviométrie ayant dépassé les normales saisonnières dans toutes les régions durant cet hivernage. Selon les responsables du centre de lutte, des équipes de traitements ont été déployées dans toutes les zones infestées, notamment dans le nord de ce vaste pays ouest-africain, aux trois quarts désertique.

Source: AFP

mercredi 14 octobre 2009

Portrait: Kaaw Mouhamadou Touré Porte-parole des FLAM, vingt ans de lutte et d´exil

www.senews.info

Derrière le sourire permanent de ce combattant de la liberté se dessinent les souffrances de l´exil, de la torture, de la prison et de la solitude. La vie de Mouhamadou ou Kaaw Touré pour les intimes est toute une histoire. Histoire d´amour pour la liberté mais surtout l´amour pour son pays et son peuple. Kaaw qui vient de célébrer ses 40 ans le 11 novembre dernier a passé la moitié de sa vie en exil entre le Sénégal et la Suède.

Conscience politique précoce

C´est en décembre 1987 que Kaaw Touré, pourchassé par les autorités mauritaniennes, quitte Djeol, son village natal situé dans le Sud de la Mauritanie en Afrique de l´Ouest pour rejoindre Dakar la capitale du Sénégal voisin. Exil provoqué par la répression de son mouvement, certes, mais surtout par l´ardent désir de continuer une lutte engagée dès l´âge de 15 ans. Conscience politique précoce donc, qui dès les années du collège et lycée est venue troubler une trop courte période réservée à la naïveté de l´adolescence: «Le milieu dans lequel j´étais et grandi m´a très tôt influencé, dit-il. Ensuite, il y a la situation politique du pays. Tu ne peux pas rester insensible à ce que tu subis au quotidien si tu as un minimum de dignité. Les provocations, la discrimination envers les Noirs à l´école, dans l´administration, dans l´armée, dans la rue, partout".



Militant du Mouvement des Elèves et Etudiants Noirs, il participe à l´organisation de manifestations culturelles, à la mise en place de conférences en présence d´intellectuels descendant de la capitale et à la publication d´un journal scolaire. C´est en mars 1983, date de la création des FLAM, que le discours politique de Kaaw et de ses camarades prend une autre envergure. Fusion de plusieurs mouvements politiques, dont celui des étudiants et des élèves, anti-raciste et anti-esclavagiste par essence, les Forces de libération africaines de Mauritanie FLAM se veulent d'être une organisation non ethnique et non raciale dont l´objectif est d´éradiquer toute forme d´oppression et de discrimination en Mauritanie. Le manifeste du négro-mauritanien opprimé publié en 1986 sonnera le point de départ de cette nouvelle donne: «Nous avions fait une analyse en montrant chiffres à l´appui les caractéristiques et les manifestations de la discrimination dans tous les secteurs de l'Etat" . Coup d´envoi d´une prise de conscience politique mais aussi début de la clandestinité . Du 4 septembre 1986 jusqu´au début de janvier 1987, une centaine de militants , d´intellectuels et d´étudiants sont arrêtés. Kaaw en faisait partie. Il avait à peine 19 ans. Kaaw se souvient comme si c´était hier de son arrestation. Il revoit encore la dizaine de gendarmes et gardes venus encercler leur maison, la frayeur dans le regard de sa mère et la dernière prière du matin juste avant de se faire passer les menottes comme un criminel dit kaaw.


La prison et les tortures


Il se souvient également de la torture, "du supplice du jaguar" et de cette matraque qui s´abattait sur les plantes de ses pieds quand, immobilisé par des barres de fer, recroquevillé sur lui même et retourné la tête en bas, le sang lui giclait des yeux. Pendant une semaine d´interrogatoire : "ils voulaient que l´on avoue avoir porté atteinte à la sûreté de l´Etat et être membres d´une organisation terroriste. Nous étions enfermés dans le noir. A plusieurs dizaines dans une petite cellule. Sans aucun sanitaire, sans aucune fenêtre. On manquait d´air. A la limite on était content de se faire interroger dans la salle de torture parce que l´on pouvait voir la lumière du jour et respirer un peu". Suivront un mois de détention et un simulacre de procès sans avocats. "parfois nos geôliers versaient du sable dans nos repas ou de l´eau pour dire que nous n´étions que des sales nègres et esclaves".


Les plus influents prirent quatre, cinq ans voire plus avant d´être transférés plus tard dans l´enfer de Oualata. Cet ancien fort colonial devenu prison-sanctuaire, trônant au milieu du désert où le climat, les travaux forcés et les constantes brimades des gardiens viennent à bout des convictions les plus coriaces. Quelques noms Djigo Tafsir ancien ministre, Ten Youssouf Guéye, ancien ambassadeur de Mauritanie à L´ONU y ont laissé la vie. Bénéficiant de son jeune âge, cette épreuve a été épargné à Kaaw le plus jeune prisonnier politique mauritanien à l´époque. Pour lui , ce sera la prison civile de Kaédi dans le Sud pour 6 mois fermes. Mais il lui en fallait beaucoup plus pour renoncer, car dès sa sortie il remet ca en dirigeant des nouvelles manifestations contre l´exécution de 3 officiers noirs en décembre 1987. De nouveau recherché, il s´enfuit à temps cette fois, et se rend au Sénégal, son oncle maternel qui était son correspondant à Kaëdi sera arrêté et pris en otage pendant un mois avant qu´ il ne soit libéré plus tard: " je me suis rendu compte que la lutte pouvait être aussi plus efficace à l´extérieur du pays même si je ne voulais pas quitter mon pays, laisser ma famille, mes amis mais il le fallait parce qu´en prison on ne pouvait pas déranger le régime". Exil au Sénégal


Il rejoint ses camarades qui avaient échappé à la répression de 1986 et continue avec eux la lutte et à mobiliser autour de l´apartheïd mauritanien. Présentes en Afrique, aux Etats-Unis, en France et même en Scandinavie, les FLAM en un peu de temps ont réussi à cristalliser l´opinion internationale sur les questions des droits de l´homme en Mauritanie. Human rights watch, Amnesty international, la FIDH et autres organisations humanitaires suivent la cause à la loupe et la Mauritanie était sur le banc des accusés dans tous les rapports des organisations des droits humains. Et Kaaw et ses camarades arrivent depuis Dakar, à plaider efficacement la cause à l´étranger. A Dakar, certains partis politiques leur ont fait part leur soutien et les invitent à leurs différentes manifestations et congrès. Mais diplomatie oblige, les manifestations, les colloques et les interventions de Kaaw dans les médias nationaux et internationaux sont ponctués de discrets mais fermes rappels à l´ordre des autorités sénégalaises c´est ainsi en juillet 1999 après avoir échappé de justesse à une extradition et au kidnapping, grâce à l´intervention des autorités des Nations unies(HCR) Kaaw obtient l´asile politique en Suède. Les Etats-Unis et la Suède lui offrent l´asile mais pour des raisons stratégiques et politiques Kaaw Choisit la destination de notre pays : " Aux Etats-Unis nous avions déjà là-bas des militants et qui mobilisaient bien l´opinion américaine à travers un réseau d´amis il nous fallait aussi des représentants dans les pays du Nord pour faire connaitre notre cause dans cette partie de l´Europe" explique le porte-parole des FLAM.


Deuxième exil


Tout n´était pas facile au début pour lui, la langue, la culture et le climat, tout était différent mais c´est dans l´épreuve que retrouve le grand militant ses forces et sa détermination ainsi donc il commence ses contacts politiques et avec le soutien de la Fondation du premier ministre Olof Palm qui organise des rencontres avec les partis politiques, les associations des droits humains, des membres de la société civile, la presse nationale, Kaaw intégre le milieu politique suédois. Très chaleureux et au contact facile le message passe vite et Kaaw noue des contacts avec la classe politique et la société civile. Des tournées, des exposés et des conférences sur la Mauritanie sont organisées dans les lycées, collèges et universités pour attirer l´opinion sur le racisme et l´esclavage en Mauritanie. C´est dans cette campagne qu´il rencontre la réalisatrice Helen Aastrup qui voulait faire un film documentaire sur lui, qu´il arrivera à convaincre de voyager en Mauritanie pour faire un film sur l´esclavage dans ce pays. Avec des amis flamistes exilés au Danemark ils préparent ce voyage en donnant toute la littérature sur l´esclavage en Mauritanie et les contacts de SOS-Esclaves une organisation mauritanienne qui lutte pour la libération et l´émancipation des esclaves. Ce travail donnera le film "NÉ ESCLAVE", qui verra jour avec l´appui d´ Amnesty international. Ce film sera projeté dans plusieurs pays et fera objet des débats houleux aux USA et en Europe entre les partisans et les adversaires du régime déchu. Parallèlement il crée un site internet FLAMNET pour son organisation, des informations et des débats sur la Mauritanie y sont livrés et le forum devient le repère et le lieu d´échange de tous les exilés politiques mauritaniens. "Le site me prend tout mon temps, je me réveille à 6 heures du matin et me couche à 1heure ou 2 heures parfois pour me permettre de modérer les messages, heureusement qu´avec mon ordinateur portable ou avec mon téléphone mobil je peux me connecter à tout temps et à tout lieu sur le site". Ce qui fait l´exception du forum flamnet c´est qu´il compte parmi ses abonnés des chercheurs, des journalistes, des diplomates, des hommes politiques, des jeunes mauritaniens avertis et d´autres militants panafricanistes et des droits humains dans le monde. Le site compte des milliers de visiteurs par jour sans compter les 800 abonnés du forum qui reçoivent les messages du forum directement dans leurs boites électroniques au quotidien.


L´espoir


En aout 2005 l´ancien dictateur est renversé par ses anciens lieutenants mais Kaaw et ses amis flamistes ne sont pas convaincus de la volonté réelle du changement de l´ancien directeur de la sûreté de la Mauritanie qui dirige la nouvelle junte. Les FLAM décident de se mettre en marge du processus de la transition pour voir plus clair sur les vraies intentions du nouveau régime. Acculé´par l´opinion internationale la junte au pouvoir organise des élections après 2 ans de "gestion calamiteuse et de détournements des deniers publics" dira Kaaw Touré. Le Seul actif de la junte qu´on peut juger positif c´est l´organisation des élections mais tout le reste est nul, le chef du CMJD était arrogant et méprisait les victimes du régime raciste, ils partent en laissant les caisses de l´état complètement vides". Un nouveau président est élu sans contestation. "Nous ne pouvons être plus royalistes que le roi si les candidats eux-mêmes ont reconnu leur défaite et la transparence des élections nous ne pouvons que prendre acte". Aujourd´hui Kaaw et beaucoup de ses amis restent optimistes à l avenir mais toujours prudents parce que comme il dit en politique il ne faut jamais faire confiance à personne, il croit à la bonne volonté du nouveau président Sidi Ould Cheikh Abdallahi mais il craint que son entourage constitué par des anciens barrons du système bloque les réformes et la politique d´ouverture du nouveau chef de l´Etat. " Je lui ai parlé à plusieurs fois au téléphone et il me semble sincère, de bonne foi et décidé mais c´est l´avenir qui le dira, je ne crois qu´aux actes concrets" témoigne Kaaw Touré. Au mois de septembre dernier, à New York, en marge de la 62ème session ordinaire de l'Assemblée Générale des Nations Unies, le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi a rencontré le président des FLAM Mr Samba Thiam, une chose inimaginable sous l´ancien régime ensuite une nouvelle loi qui criminalise l´esclavage vient d´être votée et le pouvoir vient d´organiser des journées de concertation sur les déportés et le passif humanitaire des actes que kaaw juge positifs et qui incitent à espérer mais il prône toujours la vigilance. "Nous sommes le seul mouvement politique qui n´a jamais collaboré de près ou de loin avec le système, tout ce qui nous intéresse c´est la justice, ni les strapontins ni les honneurs ne sont nos préoccupations" dira t-il avec un ton très sérieux. Il voit l´avenir des FLAM avec optimisme au pays même s´il faut s´attendre à tous les coups parce que les "FLAM dérangent aussi bien le système que certains partis de l´opposition" c´est pourquoi il faut préparer le retour sans précipitation et "mettre tous les moyens et atouts de notre côté, la bataille sera rude il ne faut pas se faire d´illusions". Kaaw a beaucoup de projets en tête pour son mouvement, " en plus du site internet il nous faut un journal régulier, une radio et pourquoi pas une TV? Il faut conscientiser notre peuple et contrer la campagne de nos adversaires, la bataille de communication est très importante dans cette lutte." Le mal du pays A quand le retour de Kaaw et des FLAM au pays? "le mouvement vient d´organiser des débats dans nos différentes structures de base et au sein du Bureau national nous allons envoyer ces conclusions au Conseil national qui va faire la synthèse de nos réflexions et c´est après seulement que je saurai la date exacte de notre retour ou de notre nouvelle orientation, je suis un militant discipliné et je n´attends que les décisions de nos instances pour me prononcer". Mais le pays lui manque beaucoup et il regrette déjà de ne pouvoir revoir certains parents, amis et proches qui ont quitté ce monde et qu´il ne pourra plus revoir "mais la première chose que je ferais une fois rentré au pays c´est d´aller me recueillir sur leurs tombes". Le retour au pays c´est aussi les retrouvailles avec la famille et des amis d´enfance qu´il n´a pas vu depuis des décennies et surtout il évoque avec nostalgie son village natal qu´il parle avec amour et passion. Le retour au pays natal est le souhait de chaque exilé dira t-il mais la Suède est devenue sa seconde patrie où il compte beaucoup d´amis et des camarades, un pays qui l´a accueilli et adopté lorsqu´il fut rejeté par son propre pays , la séparation sera difficile parce que le cœur est déjà partagé. "ne pas pouvoir voir son pays, est ce qu´il y a de pire pour un homme mais tant qu´il y a vie il y a toujours espoir", déclare-t-il et Kaaw nous dit avec fierté qu´il ne regrette rien de son parcours militant et s´il faut tenir encore des années ou donner sa vie pour cette cause il le fera avec plaisir. Son souhait le plus ardent est de voir un jour les fils de son pays réconciliés, arabes et négro-africains vivre en harmonie et en paix dans la justice et l´égalité. Tout est possible il suffit seulement de la volonté politique parce que les deux communautés ont beaucoup en commun et surtout cette diversité culturelle qui devait faire sa fierté. En attendant que ce rêve se réalise Kaaw nous dit avec un coup de poignée levé, la lutte doit continuer.


A. Carringhton et J. Andersson.


Mercredi 14 Octobre 2009
© senews.info